Tunisie : où en est la formation du nouveau gouvernement ?


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Le gouvernement d’Ennahda s’attribue 8 ministères.

La formation du nouveau gouvernement semble se profiler. Le nouveau gouvernement d’Ali Larayedh sera composé de 28 ministres et de huit secrétaires d’Etat. L’information est toutefois à confirmer. Le parti islamiste Ennahda en occupera huit et aura sous sa responsabilité deux secrétariats d’Etat. Les autres portefeuilles seront répartis entre le Parti du Congrès pour la République (CPR), Ettakatol et le parti Liberté et Dignité. L’alliance démocratique et le Mouvement Wafa n’ont toujours pas donné leur décision de rejoindre ou non l’alliance gouvernementale.

Lors de l’avant dernière phase des concertations sur la composition du nouveau gouvernement ce mardi après-midi, à Dar Dhiafa, à Carthage, le mouvement Wafa à, 20 minutes après le démarrage des concertations, quitté la réunion. Les représentants de Wafa contestent l’absence d’un programme politique clair.

D’après l’agence TAP, le principal point de divergence concernerait la dissolution des ligues de protection de la révolution (LPR), présentées par plusieurs partis et ONG comme des milices brutales et pro-islamiste.Selon l’envoyé spécial Shems FM à Dar Dhiafa, le mouvement Wafa s’est retiré de la réunion car ils n’ont, par ailleurs, pas obtenu le ministère de la Justice. Abderraouf Ayadi, ancien CpR et actuel dirigeant du mouvement Wafa, souhaite que son parti obtienne 5 portefeuilles dans le futur gouvernement : la Justice, la Justice transitionnelle, la Gouvernance et la Réforme administrative et le secrétariat d’Etat aux Collectivités locales.

Point sur lequel Ennahda et ses alliés de la troïka ont fini par se mettre d’accord est l’attribution des ministères régaliens à des indépendants. Il s’agissait de la principale revendication de l’ancien Premier ministre, Hamadi Jebal, qui a démissionné après son échec à former un gouvernement composé d’indépendants. Ennahda respectera-t-il son engagement et confiera-t-il ces portefeuilles à de vrais technocrates ?

Une date stand-by

Ali Larayedh a indiqué mardi ne pas avoir de date quant à l’annonce de la composition du nouveau cabinet. « Je ne sais pas, bientôt si Dieu le veut », a déclaré le ministre de l’Intérieur sortant à la radio Shems FM. Ennahda, dont est issu le nouveau chef du gouvernement, a multiplié les annonces sur la date de la formation du gouvernement sans toutefois les respecter. Signe d’une crise précoce au sein d’un gouvernement sur le point d’être annoncé. Un gouvernement censé sortir la Tunisie d’une crise politique profonde.

En visite à Paris, Mustapha Ben Jaâfar, le dirigeant d’Ettakatol, par ailleurs président de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), a déclaré ce mardi que le futur gouvernement sera formé dans les 24 à 48 heures, en dépit des désaccords.

La formation du nouveau cabinet doit légalement s’achever d’ici à samedi, faute de quoi le président tunisien, Moncef Marzouki, sera chargé de nommer une autre personne pour composer le gouvernement. Paralysé depuis plusieurs mois, faute de consensus sur la nouvelle Constitution, l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd a accentué la crise politique dans laquelle le pays est plongé.

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