Tunisie : l’imam Chalgoumi de Drancy affirme être victime d’une agression


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L’imam de Drancy, Hassen Chalgoumi, affirme avoir été agressé, lui et sa famille, alors qu’ils regagnaient leur hôtel à Gammarth, près de Tunis.

« Il m’a insulté, m’a traité de sioniste, de collaborateur. » Tels seraient les raisons de l’agression qu’aurait subis l’imam controversé Hassen Chalgoumi. Surnommé « l’imam des juifs », en raison de sa proximité avec Israël et la communauté juive de France, l’imam de Drancy, (Seine-Saint-Denis, région parisienne) dit avoir été agressé, alors qu’il se rendait à son hôtel à Gammarth, près de Tunis, où il se trouve en vacances avec sa famille.

« Il m’a donné un coup de poing dans le cœur. En quelques secondes, il m’a mis à terre », poursuit l’imam. Son agresseur, qui se serait adressé à lui en français, l’aurait suivi jusqu’à son hôtel, dimanche, avant de s’en prendre à lui, à sa femme et à ses enfants. L’individu aurait ensuite été maîtrisé par le service d’ordre de l’hôtel, puis interpellé par la police. « C’est un vrai choc », commente-t-il. Le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, l’a appelé pour « demander de ses nouvelles ». L’ambassade de France affirme ne pas avoir été informée de cette agression à Gammarth.

A son arrivée en Tunisie, l’imam aurait été mis en garde par un autre imam du pays qui l’aurait prévenu que sa photo « circule partout sur Facebook » et lui aurait dit de « faire attention ». Son retour est prévu pour ce lundi.

Sous protection policière

Habitué des critiques et des menaces notamment en raison de ses prises de position contre la burqa et contre les manifestations pro-palestiniennes, en France, l’imam Chalgoumi est protégé par le Service de protection des hautes personnalités (SPHP). Hassen Chalgoumi a expliqué que les policiers n’avaient pu le suivre pendant ses vacances car « la Tunisie ne voulait pas qu’ils entrent (dans le pays) armés ».

Personnage énigmatique, l’imam de Drancy s’est depuis quelque temps affiché comme le nouveau porte-parole « imposé » des musulmans de France. L’allure modéré, celui qui prétend défendre un « islam de France », en osmose avec les lois de la République, ne fait pourtant pas l’unanimité. Beaucoup s’interrogent sur ses intentions, comme le chroniqueur politique, Thierry de Cabarrus, qui est allé jusqu’à se demander s’il ne travaillait pas pour Israël et la communauté juive. Le directeur de l’Iris, Pascal Boniface, pointe du doigt un personnage qui « n’est en rien représentatif des musulmans ». « Si Chalghoumi est rejeté, ce n’est pas parce qu’il est modéré, comme certains veulent le faire croire, mais parce qu’il est illégitime. Il est désigné représentant d’une communauté par ceux qui n’y appartiennent pas », alors que de nombreux intellectuels, artistes, acteurs économiques ou encore universitaires français de confession musulmane peuvent s’exprimer au nom d’une communauté lassée de se voir représenter par des « imams » dont le fort accent renvoie auprès de l’image imaginaire du musulman étranger.

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