Tunisie : « Je ne suis pas Charlie, je suis Mohamed »


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En Tunisie, lors de la manifestation place Bourguiba organisée à l’occasion du quatrième anniversaire de la révolution, des manifestants ont scandé « Je ne suis pas Charlie mais Mohamed », pour contrer le mouvement « Je suis Charlie » né après l’attentat contre l’hebdomadaire satirique « Charlie Hebdo », qui a fait 12 morts.

L’affaire Charlie Hebdo s’est invitée lors de la célébration du quatrième anniversaire de la révolution en Tunisie, qui a mené à la chute de Ben Ali, le 14 janvier 2011. Lors de la grande manifestation organisée mercredi, place Bourguiba, dans le centre-ville, une quinzaine de jeunes manifestants ont crié « Je ne suis pas Charlie, je suis Mohamed ». Un slogan pour contester le mot d »ordre « Je suis Charlie », né après l’attentat meurtrier au siège du journal satirique français Charlie Hebdo, ayant fait 12 morts.

Les caricatures du prophète dessinées par le journal font toujours polémique dans le pays, alors même que le Premier ministre sortant Mehdi Jomaa a participé à la marche républicaine du 11 janvier à Paris, pour défendre la liberté d’expression, exprimer son indignation contre cette attaque et affiché son soutien aux familles des victimes.

Au lendemain du drame d’ailleurs, le ministère tunisien des Affaires religieuses avait dénoncé un « massacre tragique et horrible » qui n’a « aucun lien » avec l’islam, mais aussi demandé aux médias d’« éviter de toucher au sacré ». Le ministère « appelle les médias du monde entier à respecter l’éthique journalistique et à éviter de toucher aux religions, aux prescriptions religieuses et au sacré, ce qui pourrait provoquer des réactions émotionnelles », relevaient les médias locaux.

De même, mardi soir, Mohamed Sellami, directeur général de la Sotupresse, responsable de la distribution des journaux étrangers, avait averti que « s’il existe des caricatures offensantes au prophète, nous refuserons la distribution de l’hebdomadaire ».

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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