Tunisie : Black-out organisé de l’information sur Sidi Bouzid


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Les autorités imposent un black-out total sur Sidi Bouzid, dans le centre-ouest de la Tunisie, qui connaît de graves troubles sociaux depuis le 17 décembre 2010, empêchant l’accès de la ville aux journalistes étrangers et tunisiens, n’hésitant pas à recourir à l’usage de la violence.

En signe de protestation, une vingtaine de journalistes indépendants ont organisé, le 27 décembre 2010, un sit-in (autorisé) devant le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), rue des États-Unis, à Tunis, pour dénoncer les interdictions imposées par les autorités à la couverture des événements récemment de Sidi Bouzid, et revendiquer le droit à l’information.

Reporters sans frontières apporte sous soutien plein et entier aux journalistes tunisiens qui tentent de braver la censure et appelle les autorités à lever les restrictions à l’information. Bloquer de cette manière l’accès à l’information est archaïque. Elle a déjà circulé sur Internet et les médias étrangers ont commencé à s’en saisir.

Le même jour, plus d’une centaine personnes se sont rassemblées devant l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), à 13 heures, à Tunis pour exiger que le développement économique de la région devienne une priorité nationale. Des policiers ont encerclé les manifestants pour les empêcher de se rendre dans le centre de la capitale. Le correspondant du journal « Al-Quds Al-Arabi », Lotfi Hidouri, qui couvrait le rassemblement, a été refoulé.

En outre, le dernier numéro de l’hebdomadaire « Al-Maouqif », organe de presse du Parti démocratique progressiste (PDP), a fait l’objet d’une censure déguisée. L’édition n°572, datée du 24 décembre 2010, qui revenait largement sur l’agitation sociale des ces derniers jours dans le pays, a en effet été retirée des kiosques alors que, d’après un communiqué de presse du journal, la Société tunisienne de presse affirmait avoir remis tous les exemplaires aux revendeurs le 25 décembre. C’est la troisième fois en l’espace d’un an que le journal est victime d’une telle censure.

Pour tout renseignement complémentaire:

Reporters sans frontières

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