Transfert de Seif al-islam à la CPI, Tripoli refuse d’abdiquer


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La Cour pénale internationale (CPI) a rejeté vendredi la demande de la Libye qui souhaite elle-même juger Seif al-Islam Kadhafi. Tripoli a annoncé dimanche qu’il ferait appel de la décision de la CPI qui entend juger elle-même le fils du défunt dirigeant libyen.

Le gouvernement libyen entre en guerre judiciaire contre la Cour pénale internationale. Le tribunal international a rejeté vendredi la demande de Tripoli qui a annoncé vouloir juger Seif al-Islam Kadhafi, le fils du défunt « Guide » libyen, Mouammar Kadhafi. Les autorités libyennes ont déclaré dimanche qu’elles feront appel de cette décision. « Nous allons évidemment faire appel » dans un délai de cinq jours après l’annonce de la décision, a précisé le ministre libyen de la Justice, Salah al-Marghani, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Ali Zeidan. Ces derniers ont jusqu’à mercredi pour faire appel, conformément aux règles du tribunal international basé à la Haye. A ce propos, « une équipe d’experts libyens et internationaux se penche sur la préparation de l’appel », selon al-Marghani.

Agé de 40 ans, Seif al-Islam est enfermé depuis son arrestation en novembre 2011 à Zenten, à 180 kilomètres au sud-ouest de Tripoli, par une brigade d’anciens rebelles. La Haye demande à Tripoli qu’il respecte son obligation de lui « livrer le suspect ». Le fils Kadhafi est soupçonné de crimes contre l’humanité commis lors du conflit libyen en 2011 qui a mis fin au régime de Mouammar Kadhafi, au pouvoir durant 42 ans. Tripoli avait déposé le 1er mai 2012 une requête contestant la compétence de la CPI à poursuivre le fils du dictateur déchu ainsi que son ex-chef du renseignement, Abdallah al-Senoussi, 63 ans. Seif al-Islam, lui, veut être jugé par la CPI, craignant un lynchage judiciaire dans son pays.

Dans le bras de fer entre la Libye et la CPI, La Haye avait autorisé Tripoli à garder Seif al-Islam dans l’attente d’une décision. L’instance judiciaire ne peut poursuivre un suspect que si la justice nationale n’en est pas capable. Or, les autorités libyennes n’ont pas été en mesure d’assurer la protection de tous les détenus et témoins. A commencer par Seif al-Islam dont les autorités n’ont pas réussi à le rapatrier à la garde nationale.

Selon la CPI, « l’Etat libyen continue d’éprouver des difficultés considérables dans le plein exercice de ses pouvoirs judiciaires sur l’ensemble de son territoire », en référence au chaos qui régnait en Libye pendant le conflit. De plus, le gouvernement est dans l’incapacité de contrôler les ex-groupes rebelles qui contrôlent certaines zones libyennes.

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