Tourisme en Algérie : Rahmani veut booster le secteur


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Après des années de tâtonnements à la recherche d’un modèle durable de développement, le tourisme algérien semble avoir trouvé quelques repères.

Une volonté de reprise en main est perceptible dans le secteur touristique. Une nouvelle vision a été proposée aux professionnels avec l’ouverture d’un certain nombre de chantiers. La Loi de finances complémentaire (LFC) est venue confirmer cette tendance.

Elle répond au vœu des opérateurs qui ont, à maintes reprises, exprimé leurs inquiétudes quant au poids des taxes, à la difficulté d’accès au foncier et aux prêts bancaires. En invitant hier (lundi) à l’hôtel Sofitel (Alger) les partenaires du tourisme, Cherif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme, s’est voulu un porteur de bonnes nouvelles. Il a énuméré neuf mesures promulguées par la Loi de finances complémentaire 2009 qui ont trait essentiellement à l’octroi au tourisme d’un certain nombre d’avantages en matière de foncier touristique, de soutien à la modernisation et la « mise à niveau » des infrastructures touristiques et à la réduction des prix des prestations (hébergement, restauration, voyages et transport). Dans ce cadre, il citera la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 17 à 7% sur les prestations liées aux activités touristiques, hôtelières, thermales, de restauration touristique classée, de voyages et de location de véhicules de transport touristique.

La TVA étant supportée par le client, le caractère transitoire de cette mesure (jusqu’au 31 décembre 2019) présente l’avantage de faire jouer, en plus des mécanismes habituels, un effet d’aubaine qui pousse les consommateurs à profiter d’une baisse momentanée des prix. C’est donc probablement un bon outil si l’objectif est de stimuler la consommation à court terme. Dans le but de dynamiser le Plan qualité tourisme Algérie (PQT), il a été décidé la bonification de 3% et de 4% du taux d’intérêt applicable aux prêts bancaires pour les actions de modernisation des établissements touristiques et hôteliers à réaliser respectivement dans les wilayas du Nord et celle du Sud. A titre transitoire et jusqu’au 31 décembre 2014, les acquisitions d’équipements et d’ameublements non produits localement selon les standards hôteliers, rentrant dans le cadre d’opérations de modernisation et de mise à niveau, bénéficient du taux réduit de droitsde douane. Il est également question de la création d’une caisse de dépôt de la caution financière exigée aux agences de tourisme et de voyages, destinée à couvrir les engagements pris par ces dernières. Le cautionnement est généralement affecté au remboursement des fonds reçus par l’agence pour l’organisation de voyages, séjours, réservations et autres services à sa clientèle et au rapatriement des voyageurs. Les investisseurs bénéficient d’un « abattement de 50% pour les Hauts- Plateaux et 80% pour le Sud sur le coût de la concession des terrains nécessaires à la réalisation des projets d’investissement touristique ». Ces investisseurs bénéficieront de plus d’une « bonification de 3% à 4,5% » pour les projets touristiques à réaliser respectivement dans les des wilayas du Nord et celles du Sud.

Enfin, la LFC prévoit la mise en place d’un dispositif d’aide d’investissement à travers le « fonds d’appui à l’investissement, à la promotion et à la qualité des activités touristiques » et l’exemption du droit d’enregistrement lors de la constitution de sociétés activant dans le tourisme ainsi que les augmentations du capital. Cherif Rahmani, s’adressant aux opérateurs, a affirmé : « Ce sont des leviers qui vous permettent de mieux apparaître. Ils vont montrer leurs effets dans le temps et donner un souffle au secteur. » Il avertit néanmoins : « Il faut éviter deux dangers : celui de s’enfermer dans un discours réducteur du passé et celui qui consiste à succomber à l’illusion que nous allons tout régler en une année ou une saison. » Le message du ministre est clair : ni apologie ni dénigrement, « la maison touristique Algérie est à bâtir ». Il a invité les investisseurs à se réunir avec lui, dans quelques semaines pour discuter du projet sur la « charte du tourisme national ».

Par Kamel Benelkadi

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