Togo : le journaliste Bonéro Lawson libéré


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Après avoir été interpellé vendredi matin 10 mai à son domicile et incarcéré à la prison de Lomé, Bonero Lawson, directeur de publication du journal La Nouvelle, a été libéré ce jeudi après-midi. Il avait été placé en détention suite à la plainte du caméraman Tony Sodji après l’agression d’un de ses assistants.

Selon des sources d’Afrik.com, Bonéro Lawson est un homme libre ! Le directeur de publication du journal La Nouvelle avait été incarcéré mercredi dernier, dans la prison de Lomé, après avoir été interpellé vendredi 10 mai, à son domicile par les Services de recherche et d’investigation (SRI), pour « violence ». Une incarcération qui fait suite à la plainte déposée par le caméraman Tony Sodji après l’agression d’un de ses assistants. Bonero Lawson a également été interrogé sur certains de ses articles, qui n’ont pas été au gout du pouvoir, notamment celui sur les femmes du président Faure Gnassingbé, Selon Togosite. Mais les plaignants ont finalement retiré leur plainte.

Rien ne justifiait donc que Bonero Lawson soit restée en détention après le retrait de la plainte déposée à son encontre, ont dénoncé les professionnels des médias togolais, qui ont soutenu le journaliste. L’Union des journalistes indépendants du Togo (UJIT) et du Conseil national des patrons de presse ont milité pour sa libération. Toutefois, Togosite soutient que ce sont les mêmes qui ont soutenu le journaliste, qui œuvraient aussi dans l’ombre pour qu’il soit placé en détention, afin de régler leurs comptes avec ce dernier, qui n’avait pas été tendre avec eux dans les colonnes de son journal.

« Une liberté d’expression de façade »

Selon le journaliste togolais Augustin Koffi Améga, ancien Secrétaire général de l’Union des Journalistes indépendants du Togo (UJIT) et actuellement conseiller au sein du bureau exécutif de SOS Journaliste en Danger, qui répondait début mai aux questions de l’agence de presse Datas, « la liberté de la presse au Togo est une façade ». Même si le pays dispose de plus de journaux, et d’une ouverture sur internet et les réseaux sociaux, qu’il y a quelques années en arrière, les intimidations et menaces à l’encontre des journalistes perdurent.

Pis, selon Augustin Koffi Améga, « le gouvernement laisse faire des brebis galeuses, entretenues par certains milieux du pouvoir, afin de dénigrer l’ensemble de la profession. Les médias sont en partie responsables – certains acteurs n’ont pas de formation qualifiée. Les insuffisances sont surtout la conséquence d’un manque de volonté politique d’aider à la promotion de l’indépendance et de l’excellence dans le secteur ».

Pas plus tard qu’en février et mars derniers, les journalistes avaient à nouveau manifesté contre une nouvelle loi restreignant la liberté d’expression. Augustin Koffi Améga, qui est aussi descendu dans la rue avec son organisation, estime pour sa part qu’il « s’agit d’une nouvelle loi, qui érige la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication (HAAC) en organe juridictionnel. Elle lui confère des pouvoirs de sanction que l’article 26 de la Constitution de la IVe République togolaise réservait jusque-là exclusivement à la justice. »

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