Thuli Brilliance Makama, l’amazone verte du Swaziland


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L’avocate swazie Thuli Brilliance Makama, spécialiste des questions environnementales, a remporté lundi le prix Goldman pour l’environnement. Elle a réussi à imposer la participation des ONG de défense de l’environnement dans les instances qui en ont la charge au Swaziland. Ce prix récompense une activiste qui milite pour que les populations locales ne soient pas privées de la jouissance de leurs ressources naturelles.

Dans le petit royaume du Swaziland, dernière monarchie absolue d’Afrique, Thuli Brilliance Makama, l’unique avocate spécialisée dans les questions environnementales d’intérêt public, est aussi une reine. Elle a été couronnée lundi par le le prix Goldman pour l’environnement 2010. Doté de 150 000 dollars américains, ce prestigieux prix distingue chaque année six militants écologistes engagés auprès des communautés locales à travers le monde. Le prix a été décerné à la juriste parce qu’elle a réussi, après une bataille juridique de trois ans, à convaincre la justice swazie que les ONG environnementales avait le droit d’être représentées dans l’instance en charge de la gestion l’environnement dans son pays, la Swaziland Environment Authority. « Nous voulons que les populations puissent avoir leur mot à dire dans la gestion et les bénéfices tirés des ressources humaines », martèle la militante écologiste.

Privés de leurs ressources naturelles

Ce prix récompense l’action quotidienne de Dame Makama qui n’est pas anodine au Swaziland. La responsable de l’ONG Yonge Nawe, fondée en 1987, aide notamment les communautés locales à engager des actions judiciaires contre les parcs d’attraction qui représentent, depuis quelques années, une menace pour leur existence. Le Swaziland, avec son million d’habitants qui comptent parmi les plus pauvres de la planète, est une destination prisée pour les amateurs de safari et les parties de chasse. Pour protéger les animaux de leurs parcs, les propriétaires et leurs agents de sécurité auraient tendance à exécuter impunément les braconniers ou personnes assimilées comme telles. Les premières victimes sont les autochtones qui vivent à proximité de ces espaces. Vivant dans une extrême pauvreté, ces parcs sont souvent leurs seuls moyens de subsistance. Depuis quelques années, elles sont menacées par leurs agents de sécurité, « les rangers », et risquent parfois la mort. En 1992, deux autochtones ont été tués dans l’un des domaines de la Big Game Parks, la société privée qui possède les parcs swazis, au motif qu’ils étaient des braconniers. Le propriétaire de l’entreprise, Ted O’Reilly, aurait été impliqué dans ces meurtres.

En faisant reconnaître leur droit à jouir de leur environnement en 2009, Thuli Brilliance Makama a donné une chance de survie à la majorité de ses compatriotes déjà fortement précarisées par la pauvreté et le sida. Le Swaziland est l’un des pays les plus touchés par la pandémie.

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