Tensions et répression au Togo sur fond de controverses électorales


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Faure Gnassingbé
Faure Gnassingbé

Les élections législatives et régionales au Togo se déroulent dans un climat de tension croissante et de répression des voix dissidentes. Les autorités togolaises, critiquées pour leur gestion autoritaire, font face à de vives objections pour leur manière de restreindre les libertés fondamentales. Amnesty International dénonce le recul de la liberté d’expression et les restrictions de réunion pacifique.

L’ONG Amnesty International a exprimé des préoccupations sérieuses concernant la répression des droits humains au Togo, en particulier dans le contexte des modifications récentes de la Constitution. Ces modifications, qui pourraient permettre au président Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir après 19 ans de règne, ont provoqué une vague de contestations.

En réponse, le gouvernement a interdit plusieurs manifestations prévues par des partis politiques et des organisations de la société civile, justifiant ces interdictions par des accusations d’intentions violentes chez les manifestants. En outre, le 25 avril, une tentative de sit-in pacifique devant la Cour constitutionnelle a été interdite pour des raisons bureaucratiques mineures, illustrant une restriction continue de l’espace civique.

Arrestations et intimidations

Les mesures répressives ne se limitent pas aux interdictions de manifester. Le 3 avril, neuf membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) ont été arrêtés sous l’accusation de « troubles graves à l’ordre public ». Ces arrestations sont intervenues dans le cadre de leur engagement contre les modifications constitutionnelles. Bien que relâchés quelques jours plus tard, ces incidents montrent la volonté du gouvernement de museler toute opposition. Le journalisme n’est pas épargné : des suspensions d’accréditations et des arrestations de journalistes nationaux et internationaux ont été signalées. Ces actions sont souvent justifiées par des prétextes fallacieux.

Un règne familial contesté

L’histoire politique du Togo est marquée par le contrôle prolongé de la famille Eyadéma. Gnassingbé Eyadéma, arrivé au pouvoir en 1967 suite à un coup d’État, a gouverné le Togo d’une main de fer jusqu’à sa mort en 2005. Son fils, Faure Gnassingbé, lui a succédé dans des circonstances controversées, perpétuant un régime souvent critiqué pour son manque de démocratie et son traitement des opposants politiques. Malgré des promesses de réformes démocratiques, le régime actuel semble continuer dans la voie de la consolidation du pouvoir, à travers des modifications constitutionnelles.

Dans ce contexte tumultueux, les appels internationaux à respecter les droits humains se multiplient, mais le gouvernement togolais maintient un contrôle strict, limitant sévèrement les possibilités de contestation.

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