Telma et la privatisation


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drapeau Madagascar
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Les salariés de Telecom Malagasy sont inquiets. Au lendemain de l’appel d’offre lancé pour la privatisation de l’opérateur national, ils cherchent à obtenir des garanties de la part de l’actuelle direction. Après le bras de fer, un dialogue s’instaure.

Les employés de l’opérateur national malgache Telecom Malagasy (Telma), inquiets de la privatisation de l’entreprise, observaient le 29 juin dernier un mouvement de grève en guise de protestation. Un coup de semonce pris très au sérieux par le comité de privatisation qui aimerait montrer l’image d’une entreprise sans conflits sociaux aux investisseurs intéressés.

Telma connaît ses dernières heures dans le giron de l’Etat. L’appel d’offre pour la privatisation a été lancé le 27 juin. Date de remise des offres, le 26 octobre 2001. Au comité de privatisation (cinq ministres et deux représentants du secteur privé) de choisir le meilleur candidat. Et Telma basculera dans le privé.

Révision de la convention collective

Un virage que les salariés aimeraient négocier avec sérénité. Principales revendications : la révision de la convention collective, le fonds de souscription d’actionnariat interne et la licence GSM accordée par le gouvernement à Telma.

 » Les revendications autour de la modification de la convention collective de 1997 ne sont pas nouvelles. Elles ont été entamées en 1998 – les syndicats souhaitaient revoir le régime des indemnités en cas de licenciement – mais elles n’avaient pas reçu de suite. C’est un point qui est encore en suspens « , explique-t-on au Comité de privatisation.

 » Il faut négocier avec la nouvelle direction « . Les actuels dirigeants se proposaient dans un premier temps de regrouper les doléances des salariés pour les porter devant les futurs repreneurs. Grève. Le dialogue reprend.  » Le processus de consultation est en cours, mais le problème sera définitivement résolu avant la data room (période d’évaluation de la santé économique de la société par les investisseurs, ndlr), le 30 juillet prochain « , promet-on à la Commission de privatisation.

Rassurer et éclaircir

Des doutes se faisaient également jour sur la création d’un fonds spécial de souscription d’actions réservées au personnel. Mésentente. Le patronat rassure et confirme.  » Ce n’est plus un point de blocage. Les salariés pourront devenir de petits actionnaires grâce à la mise en place d’un fonds spécial. Mais ils ne pourront souscrire qu’après la privatisation effective de l’entreprise « .

Dernier point de discorde : la licence GSM 1 800 Mhz, accordée par le gouvernement à Telma. Alors que les deux principaux opérateurs du pays utilisent la bande des 900 Mhz, beaucoup en sont à se demander si l’octroi d’une fréquence sur une nouvelle bande est réellement bénéfique pour la société.  » La bande des 900 Mhz est épuisée, il y a déjà trois opérateurs dessus. De toute façon, la décision de la garder ne nous appartient pas. Elle appartient au repreneur de la société. Alors de deux choses l’une pour le futur repreneur : soit il décide d’utiliser la licence cédée par l’Etat, soit il décide de prendre le contrôle de l’opérateur GSM Sacel dont Telma détient déjà 34%. L’actionnaire majoritaire malais souhaitant se retirer du marché. « . Un partie du sort de Telma ne lui appartient déjà plus.

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