Tabaski : l’Aïd el Kébir sénégalais


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Drapeau du Sénégal
Drapeau du Sénégal

Les musulmans sénégalais s’apprêtent à célébrer Tabaski le 6 mars prochain. Plus connue en arabe sous le nom d’Aïd el Kébir, la fête religieuse s’inscrit comme une journée de partage et de pardon. Autour du sacrifice du mouton, le pays s’organise pour préparer les festivités.

Tabaski. Le nom wolof de l’Aïd el Kébir est, au Sénégal, sur toutes les lèvres. Le pays, de confession musulmane à 90%, se prépare à célébrer, le 6 mars prochain, la plus importante fête de l’Islam. Les préparatifs vont bon train. Les rues de Dakar et d’ailleurs sont bondées. Etals et commerçants partout se multiplient. La ruche bourdonne.

L’Aïd el Kébir, alias Tabaski, commémore l’acte d’obéissance envers Dieu. Lui qui demanda à Ibrahim de sacrifier son fils pour éprouver sa propre foi. Prêt à répondre à l’injonction du Très Haut, son geste fut stoppé par une intervention divine pour épargner Ismaël. A la place, Dieu lui offrit un mouton qu’il pourrait égorger en son nom. L’animal symbolise désormais l’événement, célébré le douzième mois de l’Hégire, l’année lunaire musulmane.

Gestes gouvernementaux

Les moutons : il n’y en a pas assez. « Avec un cheptel de quelques 16 000 têtes, le Sénégal n’est pas autosuffisant « , rapporte t-on au ministère de l’Agriculture. Alors il faut importer. « Nous avons fait venir 22 000 bêtes du Mali et 17 000 de Mauritanie », explique M. Doudou Andy Ngom, conseiller du ministre.

« Pour rendre les moutons plus abordables, le gouvernement a supprimé cette année les différentes taxes régionales qui accompagnaient l’acheminement des animaux des frontières jusqu’aux consommateurs ». Les Sénégalais bénéficient en plus d’une avance Tabaski de 25 000 FCFA (250 FF) sur leur salaire pour leur permettre d’acquérir la précieuse bête.

Les prix varient en fonction du poids de l’animal. Entre 30 000 à 40 000 FCFA (300 à 400 FF) pour des moutons de 15 à 20 kgs et à partir de 120 000 FCFA pour des bêtes de plus de 60 kgs.

La quête de l’élégance

Depuis près d’une semaine, tout le monde s’apprête pour la fête. Il s’agit d’écumer les marchés pour se fournir qui en babouches, qui en tissus (pour les boubous traditionnels), qui en produits de beauté, pour apparaître sous son meilleur jour à Tabaski. Les femmes vont chez le coiffeur, les tailleurs ne désemplissent pas, les commerçants sont ravis.

Attirée par les lumières du profit, une économie informelle s’organise partout dans le pays et envahit les chaussées. Résultat : des embouteillages monstres. La circulation est bouchée. Voitures et cars rapides roulent au pas. La pollution atmosphérique est décuplée. Mais qu’importe. Il faut être prêt pour le jour J.

Alors, après que l’Imam aura égorgé le premier mouton de Tabaski, les festivités pourront véritablement commencer. Et l’heure sera au pardon et au partage. Vous direz « Balma akh », (pour demander pardon à vos proches, amis ou collègues), on vous répondra « balnala » (je t’ai pardonné). Les différents antérieurs s’en trouveront effacés. Vous apporterez de la viande à vos voisins, en signe de partage. Les enfants, parés de leurs plus beaux habits iront dans tout le voisinage, chercher leurs étrennes. « Ndéwêneul ». Une manière de se souhaiter longue vie et à l’année prochaine. Un jour de paix, un jour de convivialité, un jour comme nous aimerions en avoir plus souvent.

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