Supputations tous azimuts sur les candidats à la Primature ivoirienne


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

Certains noms de personnalités bien pressenties pour occuper le poste de Premier ministre circulent en Côte d’Ivoire. L’ancien ministre d’Etat Emile Constant Bombet, l’ex-préfet Koné Al Moustapha et l’ancien président de la commission nationale électorale Honoré Guié en font partie.

Le landernau politique ivoirien bruit de rumeurs sur la future personnalité devant occuper le poste de Premier ministre « de consensus », après la mise à l’écart des 61 premiers noms soumis par les protagonistes de la crise.
Certains noms sont même avancés avec de plus en plus d’insistance, notamment ceux d’Emile Constant Bombet, Koné Al Moustapha et Honoré Guié, à quelques jours de l’arrivée à Abidjan, en principe à la fin de la semaine, d’un groupe de médiateurs africains.

Les commentaires et spéculations sur la nomination du futur Premier ministre continuent ainsi d’animer les débats dans le milieu politique, surtout après l’échec de la première méthodologie du groupe des médiateurs, les présidents Olusegun Obasanjo du Nigeria, Thabo Mbeki d’Afrique du Sud et Mahmadou Tandja du Niger. Les nouvelles candidatures qu’ils envisagent d’explorer se fondent sur des critères que le président Laurent Gbagbo a rappelés samedi dernier lorsqu’il recevait les populations du Denguelé (nord-ouest), venues lui exprimer leur soutien.

Selon M. Gbagbo, le futur Premier ministre ne devra pas être marqué politiquement. Il devra avoir une connaissance parfaite de l’administration, une compétence avérée en matière d’organisation des élections, être au fait des questions militaires et maîtriser les politiques d’intégration sous-régionale et régionale.

Dans les milieux politiques locaux, on estime qu’Emile Constant Bombet, ancien ministre d’Etat dans les gouvernements Alassane D. Ouattara (1990-1993) et Daniel Kablan Duncan (1993-1999) répondent parfaitement aux conditions fixées pour conduire à bon port le désarmement des combattants, la réunification du pays, l’identification des populations, le recensement des électeurs et l’organisation de l’élection présidentielle.

Depuis le déclenchement de la guerre, M. Constant Bombet a pris ses distances avec la politique bien qu’il demeure un militant « tiède » du Parti démocratique de Côte d’Ivoire/Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), l’ex-parti unique de l’ancien président Félix Houphouët-Boigny.

Le second nom qui circule avec le plus d’insistance sur la liste des prétendants au fauteuil de la Primature est celui d’un autre officier supérieur, l’ancien préfet Koné Al Moustapha, jugé « discret et bosseur ».

Il a servi sous l’ex-président Henri Konan-Bédié, sous la transition militaire avec le général Guéi Robert de même que lors de la période de la Refondation en assurant notamment de la direction de l’Office national d’identification (ONI).

Mais la personne qui semble ravir la vedette aux autres dans ce jeu des pronostics est Honoré K. Guié. Cet ancien président de la Commission nationale électorale (CNE), il a été le seul à braver les militaires sous la transition de Robert Guéi après les résultats du scrutin référendaire pour l’adoption de la nouvelle Constitution en 2000 et l’élection présidentielle.

Il est admiré des Ivoiriens pour son courage à toute épreuve, sa droiture et son sens de l’éthique.

Depuis le début de cette année, Honoré Guié, qui n’est militant d’aucun parti politique, est en RD Congo pour avoir été recruté au département électoral de la Mission des Nations unies en RDC (MONUC) chargé de superviser les activités de la Commission électorale dans ce pays.

Dans le cadre de la résolution 1633 qu’il adopté le 21 octobre 2005, le Conseil de sécurité avait instruit trois chefs d’Etat (le Nigérian Olusegun Obasanjo, président en exercice de l’Union africaine, le Sud-Africain Thabo Mbeki, le médiateur dans le conflit) et le Nigérien Mamadou Tandja, président en exercice de la CEDEAO) pour procéder à des consultations avec les parties ivoiriennes signataires de l’accord de Linas-Marcoussis, en vue de la désignation d’un nouveau Premier ministre.

Ces consultations, engagées le 4 novembre par le président Obasanjo, ont conduit à la proposition par les parties ivoiriennes de 61 candidats à la Primature. Le ministre des Affaires étrangères du Nigeria a poursuivi ces consultations à l’issue desquelles quatre candidats ont été retenus.

Cette liste de quatre, réduite par la suite à deux, n’a pu convaincre les antagonistes qui ont obligé la médiation africaine à réviser sa stratégie.

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