Soulèvement à Boké et Dubréka, ambiance délétère en Guinée


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Depuis quelques jours, c’est un vent de contestation qui est en train de souffler à Dubréka, ville située à près de 50 km de la capitale, et Boké ville, à 300 km au nord-ouest de la Guinée.
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(De notre correspondant à Conakry)

C’est un vent de contestation qui est en train de souffler sur Dubréka, ville située à près de 50 km de la capitale, et Boké, à 300km au nord-ouest de la Guinée. En l’absence de Mme le Préfet en déplacement sur Conakry, le secrétaire général chargé des Affaires administratives de Dubréka, Alia Camara, revient sur les incidents à la préfecture, le lundi 3 janvier.

« Une plateforme de revendications des jeunes à l’origine »

« Certains jeunes de la localité ont envahi l’enceinte du bloc administratif de la préfecture, et scandaient des slogans hostiles aux autorités locales en ces termes : « A bas l’autorité ». Ils voulaient même descendre le drapeau national, et n’eût été l’intervention de quelques gendarmes de l’habitat, ils allaient le faire ».

Selon M. Camara, il y a eu une plateforme de revendications des jeunes à l’origine de ce mouvement. Leurs revendications s’articulaient autour de quelques points, à savoir l’emploi des jeunes dans les sociétés de la place, la poursuite des travaux de construction du stade préfectoral de Dubréka, la réfection de la route du Km 5 ».

« C’est suite à l’implication du député uninominal de Dubréka El Hadj Momo 2 que le calme est revenu. Il y a des sociétés de ciment, de granites, qui sont pour la plupart fonctionnelles. La commune a fait l’état des lieux et toutes les dispositions seront prises pour que les jeunes intègrent ces sociétés. Ils réclament leurs droits. J’en appelle au calme et à la retenue. Les autorités font beaucoup d’effort », indique M. Camara.

« Les autorités de cette préfecture doivent quitter »

Au lycée Général Lansana Conté, situé dans le quartier Tompéta, à quelques jets de pierres de la préfecture, c’est une autre ambiance qui prévaut. Amara Camara, diplômé sans emploi est amer : « Nous réclamons notre droit. Le préfet, Aicha Sacko, a fini de vendre les terrains de Dubréka et ne s’occupe pas des problèmes de la jeunesse. Toutes les autorités de cette préfecture doivent quitter ».

Aminata Soumah partage le même avis et fustige le comportement du maire de la commune, Salif Diallo, et déclare : « Ils sont incapables de fournir de l’emploi à nous la jeunesse. Ce sont les étrangers qui profitent de cette situation. Si d’ici samedi, le Président ne les limoge pas, vous allez voir c qui va se passer ».
A Boké, ville située à 300 km de la capitale, c’est le meurtre d’un jeune de l’ethnie Landouma qui a mis le feu aux poudres. Ainsi, une forte délégation gouvernementale conduite par le ministre de la Communication, Alahousseny Makanéra Kaké, et son homologue de l’Environnement, Hadja Kadiatou Ndjaye, tous natifs de la région, s’est rendue ce mardi 4 février dans cette localité.

« Toute la lumière sur le meurtre d’un jeune »

Joint par téléphone, le ministre de la Communication indique que la délégation gouvernementale a été reçue par le gouverneur de la région administrative de Boké. Et de préciser : « Après un bref entretien entre la délégation venue de Conakry et les autorités locales, elle s’est rendue à la maison mortuaire. Prenant la parole, le père du défunt demande aux autorités de rendre justice. La délégation promis à la famille qu’elle apportera toute la lumière sur cette affaire ».

Le ministre de la Communication, Makarena Kake, a aussi précisé en ces termes : « Nous avons transmis le message du chef de l’État et le premier ministre Mohamed Said Fofana qui s’articulait au tour des trois points. D’abord la sensibilisation de la population pour la paix et la quiétude sociale, ensuite la restauration de l’autorité de l’Etat, et en fin, l’engagement du chef de l’Etat et de son gouvernement à rechercher les coupables, par tous les moyens, et les punir, conformément à la loi ».

La situation sociale reste crispée dans ces deux localités. Et certains observateurs vont jusqu’à parler d’ambiance de fin de règne du pouvoir en place. Les jours à venir nous édifierons !

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