Souffle soufi sur le Net


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L’exposition  » Passeport pour le paradis  » consacrée à l’art mouride, une des confréries mystiques musulmanes, est sur le Net. Un parcours éclairant sur cette branche du soufisme originaire du Sénégal.

L’exposition  » Passeport pour le paradis « , consacrée à l’art d’une des branches du soufisme, est sur le Net. Le site anglophone permet de suivre, au gré des clics et des agrandissements des visuels, le parcours historique et religieux du courant mouride, mais surtout sa retranscription artistique à travers différents supports. Une véritable plongée initiatique dans le monde d’ordinaire très fermé du mysticisme musulman et de ses adeptes, pour qui la connaissance divine et la relation intime à Allah sont les seuls véritables moyens de parfaire une existence.

Culture visuelle

La confrérie mouride est originaire du Sénégal, apprendrez-vous en naviguant. On la doit aux enseignements du Cheikh Amadou Bamba, fils d’un vénéré marabout auquel il refusa de succéder, préférant une vie de pieuse dévotion. Ce saint qui vécut de 1853 à 1927 fut arrêté par les colons français qui craignaient qu’il ne se rebelle. Il fut exilé sept ans au Gabon, quatre en Mauritanie puis assigné à résidence à Djourbel, au Sénégal. C’est là que la seule photo connue de Bamba a été prise. Elle est aujourd’hui une véritable source de vénération, puisque les Soufis croient que l’on peut pénétrer une image et y découvrir les vrais secrets d’un être. Pour eux, les représentations visuelles sont des  » seuils vers le paradis « . Les secrets divins sont cachés dans tout.

De ce fait, les Mourides ont développé une culture visuelle très riche au Sénégal, aux Etats-Unis ou dans les autres pays où ils sont établis, comme en témoignent les oeuvres des artistes. Il y a d’abord Amadou Bamba, maintes fois représenté ainsi que sa famille ou des membres de sa confrérie. Ces images qui confèrent la baraka (protection et chance), donnent à ceux qui les portent et adhèrent à la morale du saint un  » passeport pour le paradis « . Il y a aussi les fresques murales représentant des scènes de l’ancien Testament, Abraham sur le point de sacrifier son fils ou encore Al Buraq, la monture du Prophète lorsqu’il fit son ascension vers le septième ciel. Viennent ensuite les lithographies et les peintures sur bois ou sur verre. Les rubriques consacrées à la calligraphie et à l’architecture valent aussi sans conteste le détour.

Le visiteur virtuel aura, à la fin de son circuit improvisé, une vision plus claire et originale d’une des voies de l’Islam. Une ballade intelligente.

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