Soudan : le guide islamiste embastillé


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Drapeau du Soudan
Drapeau du Soudan

Le régime soudanais se déleste de son mentor encombrant. Le chef d’Etat soudanais, Omar Al-Bachir, a fait arrêter le guide islamiste Hassan Tourabi, l’homme qui l’a porté au pouvoir en 1989.

Parricide. L’homme fort de Khartoum, le général Omar Al-Bachir, a fait arrêter, mercredi dernier, l’ancienne éminence grise du régime soudanais, Hassan Tourabi. Il ne pardonne pas à son ancien mentor son alliance avec la rébellion du sud qui vise à renverser pacifiquement le régime. Dans son allocution télévisée, le général a violemment condamné le « mémorandum d’entente » conclu entre le Congrès national populaire (CNP, opposition) de Hassan Tourabi et l’Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA, rébellion sudiste) du colonel John Garang. « Il s’agit d’une violation de la loi. Le gouvernement ne tolèrera pas de tels agissements et sauvegardera la sécurité et la stabilité du pays », a menacé Omar Al-Bachir.

Khartoum

Mal élu, « le régime militaire ne sait plus quoi faire pour se maintenir au pouvoir. L’opposition a changé de méthode, elle a, pour le moment, laissé de côté les armes pour des moyens pacifiques. Apparemment, cela fait plus de mal à ce régime dictatorial », se réjouit un opposant, contacté au Caire.

Cette entente CNP/SPLA survient au moment où le président Omar Al-Bachir, qui a prolongé l’état de siège d’un an, s’apprête à nommer un nouveau gouvernement, après des élections présidentielles et législatives en décembre, remportées par son parti et boycottées par l’opposition. « Notre accord avec le CNP de Hassan Tourabi, conclu il y a moins d’une semaine à Genève, est purement circonstanciel. Politiquement, notre seul point commun est la chute du régime militaire. Il n’est pas dans notre intention de le remplacer par un gouvernement islamiste », explique l’opposition.

Tourabi, 69 ans, avait été évincé du pouvoir en décembre 1999 par Al-Bachir qui a dissous l’Assemblée nationale dont il était président. Le dirigeant islamiste a en outre été suspendu, en mai 2000, de ses fonctions de secrétaire général du Congrès national. Pour l’instant, les organisations estudiantines, totalement acquises à Tourabi, et les partis islamistes n’ont pas réagi. Silence troublant.

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