Soudan du Sud : la ville pétrolière de Bentiu aux mains des rebelles


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L’armée sud-soudanaise a annoncé mercredi que les forces de l’ancien Vice-président Riek Machar ont pris possession de la ville pétrolière de Bentiu.

Il n’aura pas fallu longtemps à Riek Machar pour mettre à exécution son ultimatum. Lundi, l’ancien Vice-président du Soudan du Sud et chef de la coalition rebelle déclarait à l’AFP vouloir s’emparer de la capitale, Juba, et des champs pétroliers clefs du pays. Quelques heures plus tard, la ville pétrolière de Bentiu, dans l’Etat d’Unity, était ciblée par une attaque rebelle. Bien que les combats continuent, l’armée régulière a annoncé mercredi que la ville était aux mains des forces de Riek Machar. « Bentiu est encore entre les mains des rebelles, mais nous nous en approchons », a déclaré le porte-parole de l’armée, Philip Aguer, à l’AFP.

Les combats auraient fait une dizaine de blessés parmi les employés du secteur pétrolier, selon la mission des Nations-Unies au Soudan du Sud (MINUSS). Les Casques bleus, patrouillant dans Bentiu après que les rebelles aient pris la ville, ont par ailleurs indiqué avoir vu entre 35 et 40 corps sur le bord de la route, dont la majorité portait un uniforme militaire.

La chute de Bentiu, située dans une des régions les plus disputées entre les deux camps, en fait donc la première ville d’importance à être reprise par les rebelles. Une offensive gouvernementale, menée au début de l’année, avait en effet repoussé les partisans de Riek Machar en dehors des villes majeures.

Alors que le Soudan du Sud, Etat le plus jeune au monde, a pris son indépendance il y a trois ans, le conflit qui agite le territoire depuis mi-décembre a déjà fait des milliers de morts. Il oppose les troupes fidèles au Président Salva Kiir et les rebelles de l’ancien Vice-président Riek Machar, limogé en juillet 2013. Des affrontements qui ont également fait près de 900 000 déplacés, dont 12 000 ont trouvé refuge dans la base de l’ONU à Bentiu.

Lors de sa déclaration à l’AFP lundi, Riek Machar a prévenu que la guerre civile ne s’arrêtera pas avant la chute de son rival, le Président Salva Kiir, qu’il a qualifié de « dictateur ».

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