Sommet de la BAD à Marrakech : Kagamé prône le développement de l’agriculture


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Lors d’une intervention ce mardi dans le cadre du sommet annuel de la Banque africaine de développement à Marrakech, qui s’est ouvert lundi, le président rwandais Paul Kagamé a prôné le développement du secteur agricole. Selon lui, c’est la clé de la transformation de l’Afrique, le thème centrale de cette rencontre qui s’achèvera vendredi.

De notre envoyée spéciale à Marrakech

Avant même qu’il n’entre dans la salle de conférence, tous les regards de ceux qui l’ont aperçu se tournent vers lui. Paul Kagamé escorté par plusieurs hommes est l’objet de toutes les curiosités. Lorsqu’il rentre pour de bon dans la pièce, toute l’assistance se lève et l’ovationne. Vêtu d’un ensemble noir, assortie d’une chemise blanche et cravate à rayures rose, on le convie à prendre la parole.

Dans un discours qui dure environ une vingtaine de minutes, le président rwandais aborde plusieurs questions : Comment utiliser la croissance des Etats africains pour améliorer les conditions de vies des populations? Quels sont les pôles clés de développement du Continent? Contrairement aux pays européens qui sont englués dans une crise économique aiguë, l’Afrique dispose d’une croissance très confortable. Mais une grande partie de la population, qui vit toujours dans la misère, ne bénéficie pas du dynamisme des économies africaines. Alors Comment maintenir cette croissance et faire en sorte que tous en tirent profit? Comment accélérer le développement du continent, qui demeure très lent malgré les efforts consentis?

L’agriculture, clé du développement

L’une des réponses à toutes ces questions est incontestablement le développement du secteur agricole en Afrique, estime Paul Kagamé. « L’agriculture demeure la clé de voûte pour transformer les économies en Afrique », insiste-t-il. Selon lui, « l’Agriculture doit être considérée comme une entreprise car c’est un énorme marché qui permettra de créer des emplois et rehausser le niveau des revenus en Afrique. »

Pour atteindre ces objectifs, « il faut transformer le secteur agricole, le moderniser et développer des infrastructures, défend Paul Kagamé. Il faut également mettre en oeuvre des stratégies de développement sur le long terme. » En investissant dans l’agriculture, nous « améliorons la vie de milliers de personnes, assure le Président rwandais. Je prend l’exemple de mon pays le Rwanda. Entre 2011 et 2013 nous avons sorti 1 million de personnes de la pauvreté. »

Doter la jeunesse de compétences

Le secteur agricole doit d’autant plus être pris en considération que dans 20 ans, « la main d’oeuvre en Afrique sera la plus importante au monde, souligne-t-il. Les jeunes doivent donc être dotés de compétences. si nous voulons que la population africaine soit notre première ressource, nous devons investir dans le capital ».

La transformation du Continent « exige une mobilisation de capitaux très importants, argue le Président rwandais. C’est là que la Banque africaine de Développement a un rôle à jouer, en finançant ces projets et en nous apportant des conseils techniques pour que nous puissions les réaliser. » Paul Kagamé affirme également que la transformation de l’Afrique ne sera pas possible sans que « le système de gouvernance ne soit développé. Les dirigeants africains ont une responsabilité vis-à-vis de leurs populations, auxquelles ils doivent rendre des comptes ».

Les femmes en premières ligne

Dans ce processus de développement, les femmes ne doivent pas être laissées de côté, poursuit-t-il. « Cela n’a aucun sens que 53% de la population, qui est constituée de femmes, soit marginalisée. C’est une question de logique mais aussi de droits. Investir dans des projets portés par des femmes est toujours une très bonne chose. »

Les Africains sont prêts pour le changement. Il ne fait aucun doute sur ce point, estime le Président rwandais. Mais d’après lui, ils doivent mener leur propre politique et s’affranchir des puissances étrangères. « Pourquoi l’Afrique doit être constamment considérée comme le terrain de jeu des ex-colons, qu’ils soient anciens ou nouveaux d’ailleurs?, questionne Paul Kagamé. Je veux dire à ceux-la que nous voulons être considérés comme des partenaires et nous asseoir à la même table que vous ». Quand est ce que nous les Africains allons-nous faire nos propres choix ? Il faut que nous nous affranchissions de cette mentalité de victime. Et pour atteindre nos objectifs, nous devons être solidaires. »

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