Sierra Leone : l’abolition de la peine de mort votée par l’Assemblée nationale


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Julius Maada Bio
Julius Maada Bio

En Sierra Leone, l’Assemblée nationale vient de voter l’abolition de la peine capitale. La prochaine étape dans le processus est la promulgation de la loi par le chef de l’État sierra-léonais.

Ce vendredi, l’Assemblée nationale sierra-léonaise a voté une loi abolissant la peine de mort qui sera désormais remplacée par la prison à vie ou la condamnation à 30 ans de prison. La balle est ainsi envoyée dans le camp du Président Julius Maada Bio à qui échoit le devoir de promulguer cette loi. Cette promulgation devrait se faire aisément étant donné que la volonté d’abolir la peine de mort avait été affichée par le gouvernement sierra-léonais. Le vice-ministre de la Justice, Umaru Napoleon Koroma, avait fait l’annonce, en mai dernier, en indiquant que l’exécutif comptait franchir cette étape pour « faire respecter les droits humains fondamentaux des Sierra-Léonais ».

Récemment encore, la Sierra-Leone faisait l’objet de vives critiques de la part des défenseurs des droits humains pour n’avoir pas aboli la peine capitale, même si dans la réalité elle n’était plus appliquée. Il faut rappeler que les dernières exécutions dans le pays remontent à 1998 où 24 officiers avaient été mis à mort pour tentative de coup d’État, un an plus tôt. Le pas est désormais franchi, à l’issue de vifs échanges finalement remportés par la majorité parlementaire dont le chef avait déclaré, s’adressant à ses collègues : « Veuillez comprendre que nous faisons ce sacrifice pour nous conformer aux meilleures pratiques internationales ».

La Sierra Leone marche à la suite de nombreux autres pays africains où la peine capitale a été purement et simplement abolie. À cette date,beaucoup de pays continuent de l’appliquer sur le continent. Il s’agit du Botswana, des Comores, de l’Égypte, de l’Éthiopie, de la Gambie, de la Guinée équatoriale, du Lesotho, de la Libye, du Nigeria, de l’Ouganda, de la République démocratique du Congo, de la Somalie, du Soudan, du Soudan du Sud, du Zimbabwe. Au Burkina Faso, la peine est partiellement abolie : l’abolition concerne les crimes de droit commun, mais n’est pas valide pour les crimes de guerre.

Dans une autre catégorie de pays, la peine est toujours active, mais non appliquée. Il s’agit de l’Algérie, du Cameroun, de l’Érythrée, d’Eswatini, du Ghana, du Kenya, du Liberia, du Mali, du Maroc, de la Mauritanie, du Niger, de la République centrafricaine, de la Tanzanie, de la Tunisie, de la Zambie.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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