Sharihane, le rendez-vous des belles orientales


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La boutique...
Sharihane

Malika Medjahed, Algérienne née en France de 31 ans, est la créatrice de Sharihane. Une boutique de costumes et accessoires de danse orientale digne de la Reine de Saba… En cinq ans d’existence, et après un récent déménagement, Sharihane est devenue une référence à Paris. Petite visite.

Malika Medjahed rentre tout juste de vacances. Peau caramel chaud, pommettes ensoleillées, cheveux ondulés aux doux reflets roux… C’est avec le sourire que la belle trentenaire retrouve sa boutique du centre de Paris. Une caverne pour Ali Baba et les quarante danseuses. Un espace dédié à la danse orientale, toute la danse orientale et rien que la danse orientale. On farfouille dans les accessoires, des bracelets aux soutiens-gorge, en passant par les colliers et les boucles d’oreilles. On choisit des foulards, de 23 à 69 euros, ornés des fameux sequins qui bruisseront au rythme des déhanchés des danseuses. Les plus discrètes pourront y dénicher des foulards perlés de toute beauté, qui font beaucoup moins de bruit !

Côté robe, c’est un véritable défilé de styles et de matières. Beaucoup sont importées directement d’Egypte, de Turquie, du Liban et de Syrie. Les costumes complets pour les professionnelles côtoient les petits hauts de cours pour débutantes. Les hommes pourront venir essayer les costumes traditionnels composés du sarouel, du gilet, de la cape et du chapeau. L’originalité du lieu : on trouve du neuf et de l’occasion. Ce qui permet de tomber sur des perles rares… comme des robes fabriquées par certaines danseuses, pièces uniques qui valent leur pesant d’or. « Je propose aussi la location », précise Malika. « Cela permet d’être la reine d’une nuit à moindre frais ! »

Attirée par les paillettes

Malika caresse les étoffes, les effleure, les frôle. Elle pointe le travail réalisé sur certaines pièces, souligne leur originalité. En arpentant ce lieu chaleureux qu’elle a conçu de A à Z, Malika se souvient de sa première boutique, qu’elle n’a quitté qu’en mai dernier. « 18m2, à une rue d’ici. Une caverne cachée ! Il fallait vraiment la trouver ! » Elle a gardé le même nom : Sharihane. C’est ainsi qu’on l’appelait lorsqu’elle était danseuse professionnelle et c’est le nom d’une star égyptienne, danseuse, comédienne et chanteuse.

Pourtant, rien ne la prédestinait à entrer un jour dans le monde de la danse orientale. La danse n’est pas une tradition familiale pour cette Algérienne née en région parisienne. Enfant, elle rêve devant les vieux films de la danseuse égyptienne Samia Gamal, et la danse la rattrape un peu plus tard. Elle prend des cours pendant trois ans avec un professeur qui la lance. Elle devient professionnelle, en parallèle de son travail de secrétaire. Elle se produit avec des musiciens dans des mariages, des cabarets. Aujourd’hui, elle danse encore pour s’amuser. « La danse ne me manque pas car à présent, je fais partager ma passion. Et puis, j’avoue que ce qui m’a d’abord plu dans la discipline, c’est le costume ! J’ai toujours été attirée par les paillettes », confesse-t-elle avec un air enfantin. « J’ai commencé la danse pour pouvoir porter toutes ces robes magnifiques et tellement inaccessibles… Aujourd’hui j’en ai plein ! » dit-elle l’œil gourmand.

De la boutique à la télé

C’est son expérience en tant que professionnelle qui l’a aidée à monter Shahirane. « Danseuse, j’avais du mal à trouver des costumes », explique-t-elle. Résultat : après s’être fait licenciée de son poste de secrétaire, elle pense à créer un endroit qui deviendrait le point de repère des danseuses orientales de la place de Paris. C’est un véritable pari : avoir 25 ans et de bonnes idées, ce n’est pas ce qui peut convaincre un banquier. « On m’a refusé le projet de nombreuses fois. Finalement, j’ai bénéficié de la bourse Défi Jeunes. » Et roulez jeunesse ! Malika commence par vendre ses propres costumes, ses copines lui laissent les leurs en dépôt-vente. Connaisseuse du milieu de la danse orientale, elle s’impose. Aujourd’hui, elle est incontournable et les émissions de télévision font souvent appel à elle. Dès qu’un bout de robe apparaît à l’écran sur une danseuse orientale, neuf chance sur dix qu’elle vienne de sa boutique !

Une belle reconnaissance que Malika partage. Elle affiche petites annonces, adresses et références des différents professeurs, donne des bon plans, relayés par le biais de son site Internet (qu’elle a créé elle-même en s’aidant d’un livre !) De ses fréquents voyages en Turquie et en Egypte, sa patrie de cœur, elle ramène cd et cassettes vidéo introuvables ailleurs que chez elle. La demoiselle a ses réseaux…

Sharihane – 34, rue de la Lune, 75002 Paris – 00 33 1 53 40 75 10

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