Sénégal : Ousmane Tanor Dieng, un Salomon socialiste


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« Rien ne rehausse l’autorité mieux que le silence, splendeur des forts et refuge des faibles », affirmait le Général Charles De Gaulle. Dans cette citation, se trouve toute la personnalité du Secrétaire général national du Parti Socialiste sénégalais (PS), Ousmane Tanor Dieng. L’homme est compétent, ne court pas les médias à la quête d’une quelconque légitimité, maîtrise les rouages de son parti et les sujets d’actualité, internes au PS, nationaux et internationaux. Il est d’une patience à dérouter l’adversaire le plus coriace. Un tel profil qui lui vaut beaucoup de respect et de sympathie. Un parcours sans faute qui désarme et ne laisse place à aucune critique sérieuse et argumentée de la part de ceux qui lorgnent, de manière honteuse et illégale, son siège de patron des Verts.

L’homme n’est pas un nain politique. Non plus un nouveau venu parmi les socialistes. Il est membre du bureau politique du PS depuis 1988 et est depuis septembre 1996, vice-président de l’Internationale socialiste. Il est aussi, comme le Président Macky Sall, un pur produit de l’école sénégalaise. L’Université de Dakar (actuelle UCAD), l’École Nationale d’Administration (ENAM) et l’École Supérieure des Travaux Publics (ESTP) l’ont fièrement vu faire les beaux jours de leurs souvenirs heureux.

Il est reproché, entre autres et en fond, au camarade Tanor d’avoir été malchanceux à deux Présidentielles et qu’il prend de l’âge. Rien d’autre. Comme si tout dépendait de lui et qu’il avait la possibilité de défaire la volonté des Sénégalais et de refuser le nombre d’années que Dieu lui accorde dans sa suprême bonté à son égard. Des amnésiques forcés s’évertuent à nous faire oublier que Tanor n’est pas décideur de notre alliance avec l’APR mais que cela relève plutôt d’un choix souverain et limpide de nos instances de décision. Son rôle se limite à veiller scrupuleusement à la pleine exécution de ladite décision, dans l’intérêt manifeste du PS, même si tout compagnonnage est souvent soumis à des tourbillons. Les versets bibliques 5 à 7 du Psaume 75 rappellent une divine recommandation : « N’élevez pas si haut votre tête, Ne parlez pas avec tant d’arrogance ! Car ce n’est ni de l’orient, ni de l’occident, Ni du désert, que vient l’élévation. Mais Dieu est celui qui juge : Il abaisse l’un, et il élève l’autre ». Il est donc injuste et amoral, chers camarades, de personnifier l’échec et de ne vous glorifier que des réussites. Nous sommes tous comptables des revers et des succès reconnus au PS. L’âge et la personne de Tanor n’y sont absolument pour rien. L’homme est compétent et comme tout candidat, il souhaiterait ne jamais perdre mais la démocratie est ainsi faite. Des perdants d’aujourd’hui gagnent demain. Revoyons-nous. De son directeur de campagne des dernières Présidentielles au dernier arrivé des militants. Revoyons nos stratégies. De 2000 à la dernière Présidentielle perdue, pour mieux nous projeter dans le futur.

Ceux qui aujourd’hui le critiquent et ruent dans les brancards dans les allées de Dakar n’ont jamais osé s’opposer à lui dans une quelconque élection interne. Soit, ils sont conscients de leurs lacunes managériales ou bien ils attestent que leur capital sympathie politique n’est d’aucun contrepoids contrairement à ce qu’ils veulent faire croire aux Sénégalais. Et pourtant, ils ont tous été couvés par ses soins. Ironie de l’amour. En outre, même si Tanor a perdu des élections par la volonté des Sénégalais qui venaient d’être sevrés d’une longue période de gestion socialiste du pays, il continue de jouir d’une confiance intacte et renouvelée par la plupart des militants socialistes. Tout le contraire de ses opposants qui, finalement, se consolent avec une occupation médiatique perfide, pour se trouver un semblant de force nocive au parti.

La camarade Aissata Tall Sall qui, pour l’histoire, a osé se porter candidate au poste de Secrétaire général du parti en tant que femme, a été obligée de quitter son Podor natal pour venir en rescousse au troupeau des incapables mal dominant, le temps d’un après-midi

Le groupe des « pressés » avait en outre cru, au meeting du 30 juillet 2016, que d’autres ténors du parti ainsi que des centaines de militants viendraient grossir leurs rangs. Que nenni et mal leur en a pris. Ils se sont retrouvés à se compter. Et puis le vent passa sans même que le baobab n’y prête attention. Les feuilles reverdissaient de plus belle manière et les oiseaux dans les cieux taillaient bavette gaiement. Ils se rappelaient au bon souvenir de cette citation de Sénèque qui affirmait avec sagesse qu’« Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ». Est-il besoin de rappeler à ces camarades socialistes que c’est grâce à une organisation rigoureuse et une discipline stricte de parti qu’ils occupent aujourd’hui, parmi des milliers de militants socialistes tout aussi méritants, des responsabilités au nom ou par le biais du parti et, qu’en retour, ils n’ont nullement le droit de sacrifier l’avenir du PS en détournant une certaine jeunesse vers des objectifs singuliers.

Tanor a embrassé le socialisme sans teinte et sans feinte. L’homme a intégré en sa propre chair les espérances et les luttes des socialistes tels que le laissent paraître la belle rose et le point ferme qui forment le logo des socialistes. Il a su garder la maison, reins solides et pieds sur terre, au milieu de la tempête libérale et de l’épée royale d’un certain monarque Wade dont la légendaire réputation est bâtie sur sa générosité en espèces sonnantes et trébuchantes envers ses sujets et les gens sans conviction aucune. Tanor est resté debout, au milieu du vent de sable venu de cavaliers socialistes, entrainés dans le désert de leurs ambitions solitaires, et dont le souvenir est encore frais dans les mémoires. Il n’a jamais bafoué, même face à l’adversité et à la pression, la très chère devise (Travail, Organisation, Méthode) des socialistes, pour un égo personnel. Il va, suivant sa mission et imperturbable, par obéissance à certaines règles et à une éthique managériale. L’homme est conscient de ses devoirs et de sa stature et les assume pleinement en démocrate.

En brillant homme d’Etat et leader responsable, soucieux de son legs aux générations présentes et futures, Tanor se sait mortel et remplaçable et donc n’a point peur de partir le moment venu. Il ne déconstruira pas ce qu’il a généreusement mis toutes ces années à bâtir pour le parti. C’est le méconnaître honteusement. La nature même est révélatrice de la dure réalité des cycles. L’homme naît, grandit, vieillit et meurt. La plante pousse, donne de jolies fleurs ou de juteux fruits, vieillit puis meurt. Les animaux passent aussi par cet inévitable cycle. Ainsi donc chaque situation a un début et une fin. Toute journée a un matin et un crépuscule tout comme Dieu est l’alpha et l’oméga de l’homme et de l’univers. Au PS, il ne devrait en être autrement, les choses se feront comme dans une saison, au temps convenable et dans les règles. En attendant le temps de la rose.
Nous y veillerons, avec lui et les autres. Nous qui sommes conscients que notre survie sur l’échiquier politique du pays passe d’abord par la préservation de notre parti de toute infection interne ou externe. Nous jeunes qui ambitionnons d’assumer et d’assurer la relève. Nous qui pensons qu’unir et renforcer le parti c’est respecter l’autorité et les instances du parti. Nous militants légalistes et disciplinés du parti socialiste.

Tel le roi Salomon, la sagesse et la vigilance du camarade Ousmane Tanor Dieng, depuis son avènement à la tête du PS, a permis, au grand bénéfice du parti, de débusquer les sourires malodorants de ceux qui ne pensent qu’à utiliser le prisé label Parti Socialiste (PS) pour une ascension sociale. De ceux qui pensent qu’il faut tuer le roi et régner sans la bénédiction du peuple. A toute fin utile, la légitimité n’a de parents que les libres consentants.

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