Sénégal : manifestants et journalistes gazés, mâtés et arrêtés, Macky Sall quitte Dakar


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Le Président du Sénégal, Macky Sall
Le Président du Sénégal, Macky Sall

Alors qu’ils manifestaient contre la hausse du prix de l’électricité, les membres de la plateforme « Ño lank, Ño bañ » (nous refusons) ont été gazés, mâtés par les forces de l’ordre qui ont procédé à des arrestations massives. Macky Sall, qui a fait casser du journaliste, a quant à lui quitté le pays, alors que les universitaires, Babacar Diop et les étudiants, ont recouvré la liberté. L’activiste Guy Marius Sagna, lui, reste en prison.

L’activiste Guy Marius Sagna, arrêté pour avoir manifesté contre la hausse du prix de l’électricité et envoyé en prison en même temps que les universitaires, Babacar Diop et les étudiants, reste en prison. Ses co-accusés eux ont été libérés, ce vendredi 20 décembre 2019, sans doute sur pression des étudiants et professeurs d’université qui ont déclenché une série de grèves pour contraindre les autorités à libérer leurs camarades alors en détention. Cette libération intervient ce vendredi, jour choisi par les membres de la plateforme « Ño lank, Ño bañ » (nous refusons) pour manifester, à la Place de l’Indépendance, contre la hausse du prix de l’électricité.

C’était sans compter avec la détermination des forces de l’ordre qui ont reçu instructions de mâter, gazer et au besoin, procéder à des arrestations. Ce que les policiers ont réussi à faire avec brio, en cassant du manifestant. Et même du journaliste. Non contents de la présence de la presse, les policiers ont demandé aux journalistes de vider les lieux. S’en est suivi un échange de propos avant qu’un responsable de la police n’ordonne de larguer… des grenades lacrymogènes. C’est le sauve-qui-peut, et la police en profite pour interpeller quelques journalistes qui seront au commissariat central avant d’être par la suite libérés.

Cette intervention musclée de la police, il fallait s’y attendre. En effet, déjà très tôt ce vendredi 20 décembre, vers 06h30 du matin, une dizaine de bus et autres camionnettes de la police sénégalaise, remplis à ras bord, faisaient mouvement vers Dakar, en renfort au nombre déjà impressionnant d’agents des forces de l’ordre présents dans la capitale sénégalaise. Avant 14 heures, les abords de la Place de l’Indépendance étaient interdits d’accès, aux véhicules comme aux piétons. Stratégie qui a donc empêché à la plateforme de manifester malgré l’interdiction du préfet.

Pendant ce temps, chef de l’Etat Macky Sall a quitté Dakar, ce même vendredi 20 décembre, pour Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, où il prend part à la 56ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le retour de Macky Sall à Dakar est prévu ce samedi 21 décembre 2019. Pour la plateforme « Ño lank, Ño bañ », ce qui vient de se passer à Dakar n’est rien d’autre qu’un « attentat perpétré contre l’Etat de droit ».

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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