Sénégal : Macky Sall fait de la traque des biens mal acquis sa priorité


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La traque des biens mal acquis déclenchée depuis septembre dernier contre les dignitaires de l’ancien président Abdoulaye Wade suscite la polémique sur la démarche du régime de Macky Sall. Dans son adresse à la nation mercredi soir, le président sénégalais a annoncé la poursuite de la traque des présumés auteurs de détournement de biens publics.

(De notre correspondant)

Les anciens ministres sous le régime de l’ancien président Abdoulaye Wade sont nombreux à être devenus directeurs généraux de sociétés. Certains d’entre eux sont poursuivis dans le cadre de l’enquête sur les biens mal acquis et détournement de fonds publics. D’autres dignitaires séjournent actuellement en prison pour avoir été épinglés dans une affaire de détournement de deniers public, tels que Baila Wane, ancien directeur de la loterie nationale ; Modibo Diop directeur de l’électrification rurale ; Thierno Ousmane Sy conseiller du président de la République en TIC et Ndye Khady Diop du fond pour la promotion économique (FPE).

La famille d’Abdoulaye Wade, est citée comme l’actrice principale dans cette affaire d’enrichissement illicite, puisque Karim Wade, fils ainé de l’ancien chef d’Etat sénégalais, est accusé de détenir un bien illicite évalué à prêt de 700 milliards de FCFA, équivalant à 1/3 du budget national. Par ailleurs, la fille-Wade est citée dans plusieurs malversations financières. La plus connue de tous est le Festival mondial des arts nègres (Fesman) qui a été organisé sous la supervision de Sindiély Wade et plus de 70 milliards ont été engloutis.

Le président de la République Macky Sall s’est adressé, mercredi, aux Sénégalais pour faire savoir qu’il poursuit la traque des détenteurs des biens mal acquis. « A l’épreuve des faits, je suis encore plus déterminé à édifier la Nation sur son patrimoine et à en assurer la protection. La bonne gouvernance est partie intégrante de la démocratie. Nous sommes dans une phase de rupture et de transition vers un Sénégal nouveau. Et ce Sénégal nouveau, exige un état d’esprit nouveau ; une conscience nouvelle ».

La traque des biens présumés mal acquis et l’audit de la gestion du défunt régime libéral étant une obligation des institutions financières. « L’Etat de droit que nous sommes en train de bâtir induit l’équité et l’obligation de rendre compte, pour créer un environnement de confiance et de transparence propice à l’investissement, à l’activité économique et à la génération d’emplois. Il a pour finalité de garantir la sacralité du bien public, d’instaurer une plus grande justice sociale, de promouvoir l’égalité des chances et de récompenser le mérite » a assuré le président sénégalais.

Dans cette traque des biens mal acquis et des fonds détournés, le nouveau régime est à la recherche de plus de 3.000 milliards de FCFA, que les anciens dignitaires auraient acquis illicitement.

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