Sénégal : les défis du numérique au cœur des assises de l’Union de la presse francophone


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A quelques jours du sommet de la Francophonie, les 43èmes assises de l’Union de la presse francophone (UPF) se sont ouvertes jeudi, à Dakar. Elles ont réuni de grandes figures du journalisme africain et mondial pour débattre sur le thème de cette année, « Jeunes et médias : les défis du numérique ». Cette rencontre est aussi l’occasion d’aborder la question du développement de la presse en français dans le monde.

A Dakar,

Des journalistes, patrons de presse, éditeurs africains, mais aussi du monde entier participent actuellement aux 43èmes assises de l’Union de la presse francophone (UPF), qui se sont ouvertes jeudi, à Dakar, au King Fahd Palace. Ils débattront jusqu’au 22 novembre sur le thème central de cette année : « Jeunes et médias : les défis du numérique ». Plusieurs séances plénières et tables rondes sur différentes thématiques sont au menu.

La cérémonie d’ouverture a été animée, entre autres, par Jean Kouchner, le secrétaire général international de l’organisation. Abdou Gningue, président de la section UPF du Sénégal, a effectué le discours d’ouverture. Le renommé Hervé Bourges, grand observateur de l’Afrique, a lu au début de cette cérémonie d’ouverture la lettre du Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf. N’ayant pu être présent à ces assises, il a tenu à adresser un message de soutien et d’encouragement à l’UPF. Hervé Bourges a aussi profité de la journée d’ouverture de ces assises pour présenter son dernier livre, Pardon my french, un essai atypique et dynamique sur la langue française, enjeu du XXIème siècle.

Le temps, un nouvel ennemi

L’artiste sénégalais Youssou Ndour a également tenu une conférence pour présenter son groupe de presse, Futurs médias. Tous les participants sont amenés à réfléchir sur la question du numérique dans la profession de journaliste. L’information est en effet diffusée de plus en plus rapidement avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Et les journalistes n’ont parfois pas toujours le temps de vérifier leurs informations. Ce qui peut être dangereux car elles peuvent être erronées ou fausses. Alors comment faire face à ce fléau ? Un sujet épineux au cœur du débat de ces assises.

« Le journaliste est comme un Dieu »

Le problème selon Abdou Gningue, président de la section UPF Sénégal, « c’est que maintenant tout le monde se réclame journaliste, les blogueurs, les internautes, alors qu’il y a des fondamentaux. Le numérique facilite le travail journalistique mais le rend aussi plus dangereux, estime-t-il. Avec le numérique, la rapidité de diffusion de l’information, les journalistes n’ont quasiment plus le temps de vérifier l’information ». Selon le président de l’UPF Sénégal, « le numérique est une bonne chose, les nouvelles technologies aussi, mais les journalistes ne doivent pas oublier qu’ils sont avant tout journalistes. Le journaliste n’est pas un Dieu mais c’est comme un Dieu car quand il diffuse une information il peut être entendu partout dans le monde, et il n’y a que Dieu qui a cette puissance, clame-t-il. Et le journaliste a la possibilité de diffuser l’information d’un seul clic partout dans le monde. Le journalisme c’est un métier noble qu’il faut préserver.»

Gare aux pillages des articles

Abdou Gningue met aussi en garde contre « les pillages systématiques mondial dont sont victimes les journalistes avec l’avènement du numérique. Comme les artistes contre le piratage, nous devons nous mobiliser et nous battre contre le plagiat, qui est dangereux pour la profession ». De son côté, Youssou Ndour constate qu’« aujourd’hui un citoyen lambda peut publier une information qui sera lu par tout le monde et fera le buzz alors même qu’il n’est pas journaliste. Ces gens là doivent être récupérés par la profession pour être formés. »

C’est sur toutes ces questions que débattent les participants à cette rencontre qui s’achèvera le 22 octobre par une cérémonie de clôture. La dernière session de l’UPF avait eu lieu à Rabat en juin 2010. L’UPF, qui compte 250 journalistes et éditeurs, est la plus ancienne organisation francophone de journalistes. Elle est reconnue notamment par l’ONU et l’UNESCO. L’UPF, qui prône la solidarité comme mode d’action, a pour but de promouvoir la culture et les médias francophones, de défendre et développer la liberté de la presse et des journalistes. Elle favorise également et valorise à l’échelle internationale les relations entre publications, stations de radiodiffusion, dont le français est la langue de communication.

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