Sénégal : c’est le peuple qui impose la démocratie


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Manifestations au Sénégal
Manifestations au Sénégal

Depuis les indépendances, en 1960, le Sénégal n’a jamais eu de dirigeant démocratique : de Léopold Sédar Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Mais encore une fois, en ce mois de mars 2021, le peuple souverain a rappelé au président de la République que c’est lui seul qui est… souverain. Un message visiblement bien compris.

Encore une fois au Sénégal, force est restée… au peuple, qui a dicté sa loi, à travers cette affaire dite Sonko, du nom du leader de l’opposition sénégalaise, interpellé il y a une semaine pour « troubles à l’ordre public et participation à une manifestation interdite ». Comme si l’Etat avait le droit d’interdire une manifestation, alors que la Constitution l’autorise. Une nouvelle tentative des autorités de confisquer la volonté du peuple, qui aspire à plus de liberté, comme le stipule la Constitution, vient d’échouer. C’est l’enseignement qui peut être tiré de ce qui vient de se passer au Sénégal.

Les dirigeants de ce pays d’Afrique de l’Ouest, visiblement, sont amnésiques. Ils ont rapidement oublié les évènements du 23 juin 2011, avec un Président de l’époque nommé Abdoulaye Wade, qui voulait arracher au peuple sa souveraineté, sa propension à prendre son destin en main. Ils ont oublié ceux-là qui, déjà en 1988, avaient décidé de rappeler à l’ordre un Président Abdou Diouf devenu, à l’époque, arrogant et insolent. Oui, c’est cette « jeunesse malsaine » qui poursuit sa mission de veille, et qui vient de rappeler à l’ordre le chef de l’Etat. Cette fois, c’est le tour du Président Macky Sall.

Assez souvent, certains avancent que le Président Macky Sall a été en France où il a appris beaucoup du Sénégal, notamment son histoire. L’histoire du Sénégal a été rédigée ici-même au Sénégal où elle a été vécue. Cette histoire qui a été de refuser toute oppression, notamment la colonisation, sous toutes ses formes. Et le non-respect des droits d’un peuple est de la dictature, qui est une autre forme de colonisation. L’histoire du Sénégal, la France l’a rédigée et la raconte à sa manière, certes. Mais l’histoire du Sénégal, telle que vécue avec les Lat-Dior Ngoné Latyr Diop, Alboury Ndiaye, Samba Laobé Fall, Maba Diakhou Bâ, elle est vécue au Sénégal.

En rappel les propos de Léopold Sédar Senghor :
Nous disons non! Ngoné Latyr (bis)
Nous disons non! A la peur qui fait fuir.
Nous disons oui! Ngoné Latyr (bis)
Nous disons oui! A l’appel de l’honneur.
Pour toi, ô Sénégal,
Pays de lumière,
Nous poussons comme les grands palmiers verts.
Nos anciens depuis les tendresses noires,
Ont tracé droit le chemin
Et forgé notre destin.
Nous disons non! …
Ce destin que le peuple a repris en main, en ce mois de mars 2021. Le peuple, une fois de plus, a dit non. Heureusement que le Président Macky Sall a bien compris le message. Même si c’est tardivement. Mieux vaut tard que jamais.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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