Séisme à Haïti : le cataclysme


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Un désastre sans précédent a frappé Haïti le 12 janvier 2010 à 16h53 heure locale, 21h53 heure universelle. Un séisme de magnitude 7 dont l’épicentre était situé à quelques kilomètres de Port-au-Prince, à très faible profondeur, a littéralement détruit la plus grande partie de la capitale, et causé des dommages gigantesques à l’île.

Il était 16h53 à Haïti et la vie suivait son cours normal : les employés de bureau étaient derrière leurs claviers d’ordinateurs, les taxis roulaient bondés et les ménagères se hâtaient pour le retour des enfants de l’école. Et soudain, l’espace est devenu incohérent, les voitures ont fait un bond sur elle-mêmes en l’air avant de s’arrêter, terrassées, les façades se sont lézardées puis effondrées, le sol a gonflé puis s’est dérobé sous les pas, les murs se sont pliés comme si la ville n’avait été qu’un chateau de cartes, mais chacune des cartes qui tombait écrasait ses habitants sous de tonnes de béton, de briques, de pierres, de tuiles, de poussière…

L’apocalypse, pour les 2 millions d’habitants de Port-au-Prince, avec après le premier choc, une première réplique de 5,9° à 17h et une deuxième réplique à 17h12 de 5,5°. Plusieurs autres répliques plus espacées ont eu lieu pen,dant les heures suivantes, chacune d’netre elles entraînant son lot d’effondrements supplémentaires.

La désorganisation est totale : le Palais national, le Palais présidentiel, le Ministère des Finances, celui des travaux publics, le Ministères de la Communication et de la Culture, le Palais de Justcice de Port-au-Prince, l’Ecole normale supérieure, sont en ruines. La cathédrale de Port-au-Prince elle aussi a été touchée, ainsi que les bâtiments du Parlement. Le siège de la mission de l’ONU en Haïti a été entièrement détruit, il n’en reste qu’un tas de décombres, et les employés de l’Organisation des Nations Unies qui y travaillaient sont encore pour certains pris dans les décombres de l’immeuble effondré.

Un journaliste haïtien indépendant joint pendant la nuit par AFRIK.COM témoignait : « On ne sait rien, on ne peut joindre personne, c’est l’affolement. Aucun réseau ne fonctionne, ni eau, ni électricité, ni téléphone, ni radio, ni télévision, car les émetteurs sont détruits. A chaque réplique on a l’impression que ce qui ne s’est pas effondré encore va s’effondrer, alors on reste à distance des façades. et comme on ne peut pas prévoir les répliques, on est complètement désemparés, on ne sait pas quoi faire, on ne sait même pas où appeler à l’aide, on soigne les blessés qu’on trouve comme on peut. Moi ma chance c’est d’avoir été en voiture dans un endroit dégagé. »

Le gouvernement français a fait connaître dans la nuit sa décision d’envoyer deux avions de secours ainsi qu’une centaine de sauveteurs, tandis que sous l’égide de l’ONU les Etats-Unis et le Canada se mobilisaient aussi. Dans la journée, les premières assistances sanitaires et médicales devraient pouvoir être apportées mais les besoins sont bien évidemment énormes et des chaînes de solidarité commencent à s’organiser.

Des témoignages évoquent des scènes de pillages de grands magasins, en particulier des rayons d’alimentation, car la population anticipe une pénurie durable de produits alimentaires. Une situation de chaos dans laquelle certains observateurs redoutent une brutale poussée d’insécurité, dans un pays déjà très pauvre (le plus pauvre du continent américain) et profondément éprouvé par les éléments ces dernières années (notamment plusieurs cyclones meurtriers).

Le séisme a été ressenti également à Cuba, la grande île voisine d’Haïti, et dans une bonne partie des Caraïbes, Jamaïque, et jusqu’aux Bahamas. Sur toute la zone, une alerte au tsunami a évidemment été émise, qui touche également les Antilles françaises et une bonne partie des Côtes d’Amérique centrale, Panama, Costa Rica, Nicaragua.

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