
Le dossier du Sahara occidental semble connaître un nouveau tournant diplomatique. À l’instar des États-Unis, la France intensifie ses efforts pour favoriser une résolution du conflit opposant le Maroc au Front Polisario.
Lors d’un événement organisé par la Fondation Links, vendredi, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a confirmé l’engagement de son pays à accompagner le Maroc vers une solution définitive. Il a notamment évoqué la possibilité d’un repositionnement de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), soulignant que son avenir dépendrait d’un « mouvement plus vaste » susceptible de redéfinir le rôle de cette mission.
Christophe Lecourtier a rappelé que pour le Président Emmanuel Macron, la question du Sahara est « existentielle » pour le Maroc. Selon lui, Paris reconnaît à la fois l’importance stratégique des actions marocaines et la dynamique internationale de plus en plus favorable au royaume, que la France s’efforce de renforcer dans les enceintes internationales, notamment à l’ONU et au sein de l’Union européenne.
La France assume une position claire en faveur de l’autonomie
Cette position française se traduit de manière concrète. Début avril dernier, Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, a réitéré le soutien de la France au plan marocain d’autonomie, affirmant qu’il s’agit de la seule solution « réaliste et crédible ». Selon Barrot, cette vision est conforme aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et doit s’inscrire dans une solution politique durable, acceptée par les deux parties.
Emmanuel Macron avait déjà reconnu, en juillet 2024, la souveraineté du Maroc sur le Sahara à l’occasion du 25ème anniversaire de l’intronisation du roi Mohammed VI. Il avait alors affirmé que « l’autonomie sous souveraineté marocaine » constitue le seul cadre de règlement de ce différend. En octobre 2024, devant le Parlement marocain, il avait renouvelé cet engagement, déclarant que le présent et l’avenir de la région s’inscrivent sans ambiguïté dans la souveraineté du royaume.
Les États-Unis maintiennent la pression pour une solution rapide
Sur la scène internationale, les États-Unis poursuivent également leur stratégie de soutien ferme au Maroc. Depuis la reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara par l’administration Trump en 2020, Washington s’active pour clore le dossier rapidement. Selon le diplomate marocain Ahmed Faouzi, une volonté politique claire existe pour résoudre ce conflit avant la fin de l’année 2025.
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a affirmé que le plan d’autonomie marocain représente « la seule base sérieuse et réaliste » pour des négociations. Ce soutien est renforcé par l’action de Staffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU, qui s’est récemment entretenu avec de hauts responsables américains pour accélérer le processus.
Une solution avant le cinquantenaire de la Marche verte ?
Certains pays africains, comme le Burkina Faso, le Mali ou le Niger, ont exprimé un soutien explicite au plan marocain, voyant dans le Sahara un levier d’intégration régionale, notamment à travers le projet d’accès à l’Atlantique. Tous ces éléments convergent vers un règlement imminent du conflit du Sahara occidental.
D’ailleurs, des observateurs évoquent la possibilité d’une solution avant octobre 2025, voire avant le cinquantenaire de la Marche verte, en novembre 2025. Si cette si cette solution est prise en faveur du Maroc, il est évident qu’elle déclenchera la colère du Front Polisario.