Sahara : Mohammed VI met la pression sur l’Espagne


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Mohammed VI et Don Felippe VI
Mohammed VI et Don Felippe VI

Les relations entre le Maroc et l’Espagne s’effritent depuis quelques jours. L’hospitalisation « en catimini » du chef du Polisario, Brahim Ghali, pour se faire soigner du Coronavirus a déclenché l’ire des autorités marocaines. qui mettent la pression sur Madrid.

L’hospitalisation en Espagne du Président de la RASD, Brahim Ghali, envenime les relations entre les deux pays, déjà tendues, et ravive les dossiers sensibles. « Le Maroc exprime sa déception face à un acte contraire à l’esprit de collaboration et de bon voisinage en relation avec une question fondamentale pour le peuple marocain », a expliqué le ministère des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, qui s’est entretenu en visioconférence avec son homologue espagnol Arancha Gonzalez Laya, le 23 février dernier. Les deux personnalités diplomatiques se sont félicitées des « excellentes relations entre les deux pays ».

Quelques mois plus tard, le torchon brûle entre les royaumes marocain et espagnol à cause du Sahara Occidental, avec des conséquences sur le contrôle migratoire. En Espagne, la presse accuse même les forces de sécurité marocaines d’avoir relâché leur vigilance aux alentours de Ceuta, l’enclave espagnole sous la pression des migrants, et de ne plus contrôler aussi étroitement les départs vers les Canaries.

Une centaine de jeunes Marocains ont tenté dimanche dernier de nager jusqu’à la plage de Ceuta depuis la ville voisine de Fnideq. Un homme et sa fille y auraient perdu la vie alors qu’habituellement les forces marocaines surveillent la côte. Ce comportement des marocains serait dû à l’hospitalisation « en catimini » du chef du Polisario, Brahim Ghali, pour se faire soigner du Coronavirus à l’hôpital de San Pedro de Logroño en Espagne. Son mouvement revendique l’indépendance du Sahara Occidental, administré par le royaume depuis 1975.

Samedi, l’ambassadeur espagnol à Rabat, Ricardo Díez-Hochleitne, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères du Maroc, chez Nasser Bourita, pour fournir des explications. La ministre des Affaires étrangères espagnole, Arancha González Laya, s’est empressée d’expliquer qu’il s’agissait d’une hospitalisation pour des raisons humanitaires. Sans parvenir à éteindre la flamme. Certains journaux marocains demandent aujourd’hui à ce que la justice espagnole juge Brahim Ghali, poursuivi pour délit de génocide, assassinats et tortures. Une plainte avait été déposée, en 2006, par des Sahraouis ayant vécu dans les camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie.

Cependant, le Maroc ne se satisfait plus de la neutralité de l’Espagne et de ses autres partenaires européens sur le dossier du Sahara Occidental, à l’heure où les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur ce territoire disputé. Ce qui complique les relations entre le Maroc et l’Espagne qui subit une pression du royaume chérifien.

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