Rwanda-Congo : le « désaccord » a été signé à Washington !


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Drapeaux de la RDC et du Rwanda
Drapeaux de la RDC et du Rwanda

Le 4 décembre 2025, à Washington, les présidents rwandais et congolais ont signé un document historique par sa forme, un accord au sens classique du terme. À vrai dire, c’est un désaccord qui a été signé, encadré par le président américain.

Pour l’instant, le texte signé ne change rien sur le terrain, tant sur les enjeux sécuritaires que sur les ambitions économiques. Hélas, la paix n’est donc pas née soudainement à Washington.

La diplomatie trumpienne ne suit guère les lignes droites tracées par des siècles de protocoles et d’usages. Elle semble expressément éviter les sentiers balisés. Depuis son avènement, Trump avance en éclaireur imprévisible, taillant sa route à coups de gestes impromptus et de déclarations fulgurantes. Sa diplomatie ressemble moins à une chorégraphie patiemment répétée qu’à une improvisation permanente, jouée sur un fil tendu au-dessus des habitudes.

Loin d’adhérer aux codes protocolaires classiques, Trump a privilégié une approche intuitive, personnelle et souvent impulsive, qui a profondément remodelé la perception du rôle diplomatique tel qu’il est vraisemblablement enseigné dans les écoles de relations internationales.

La diplomatie trumpienne avance sans prévenir ; elle contourne les obstacles plutôt que de les affronter selon les protocoles traditionnels. Elle emporte avec elle les certitudes dont Trump est le seul maître. Elle a rompu le rythme conventionnel des relations internationales en s’affranchissant des normes. Trump a fait de son style un vent de tempête, ce dernier étant sa force motrice et constituant ainsi sa singularité.

Cette manière de faire, tantôt déroutante, tantôt fascinante, produit des effets contrastés. À force de surprendre, Trump devient partout insaisissable dans ses relations avec le reste du monde. Son rôle de médiateur dans le conflit entre le Rwanda et le Congo n’échappe pas à cette règle. Dans cette aventure ambiguë, seul Trump semble connaître le chemin. Il avance avec une certitude étrange, guidé par une conviction dont personne d’autre ne connaît l’origine.

La méthode trumpienne, anticonformiste, est peut-être la solution aux problèmes actuels qui ont mis en échec toutes les institutions existantes. Sa méthode bouscule, dérange et suscite des critiques, mais elle est parvenue, malgré tout, à pointer certaines situations dramatiques que les diplomaties classiques n’étaient plus capables d’évaluer ni de gérer. À ce titre, elle aura par exemple le mérite de s’indigner contre des millions de morts à l’est du Congo, un drame humain que les diplomaties dites « conventionnelles » avaient cyniquement tu jusqu’alors.

Que peut-on espérer de cet accord ?

Le document signé à Washington apparaît davantage comme un accord implicite sur les causes du conflit que sur ses conséquences immédiates. En effet, il concerne le Rwanda en première ligne plutôt que le M23, ce dernier ayant pourtant été présenté comme le principal antagoniste du Congo, soutenu par le Rwanda. Dans le cadre de cet accord, les rôles semblent fatalement s’inverser : c’est désormais le Rwanda qui paraît tirer profit du soutien indirect du M23. Ironie de l’histoire !

Le document signé envoie donc un signal fort, en posant une approche globale. Sécurité, diplomatie, économie, pour tenter de résoudre un conflit complexe avec de vrais acteurs sur le terrain. C’est sans doute le principal succès de ce qui s’est joué à Washington.
Avec cet accord, les États-Unis se repositionnent désormais comme un acteur incontournable de la géopolitique des Grands Lacs, jouant un rôle clé à la fois diplomatique et économique, notamment dans les chaînes d’approvisionnement mondiales de minerais stratégiques.

Pour conclure, l’arrêt des combats et le retour de la paix restent, à ce jour, encore plus lointains que la lune. Au contraire, la situation sur le terrain semble annoncer une guerre âpre et intense, qui dictera probablement le cours des événements. Dans tous les cas, le temps et l’histoire révéleront le destin de la région. Le temps, patient et silencieux, demeure toujours le maître du destin. L’histoire, vigilante et implacable, rappelle que le temps juge sans indulgence, mais toujours avec vérité.

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