Risques de guerre totale en Somalie


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L’International Crisis Group (ICG), un groupe de réflexion basé à Bruxelles, a averti lundi qu’un projet de résolution des Etats-Unis risque de déclencher une guerre totale en Somalie et de déstabiliser toute la région de la Corne de l’Afrique. Les Américains ont l’intention de soumettre ce projet au Conseil de sécurité de l’ONU le 29 novembre.

L’ICG invite à une reprise urgente des négociations de Khartoum, au Soudan, pour trouver une solution aux problèmes de sécurité qui se posent en Somalie, soulignant qu’un déploiement non-négocié de casques bleus en Somalie pourrait avoir des conséquences d’une portée considérable.

« Au lieu de se mettre du côté d’une des parties dans ce conflit civil, le Conseil de sécurité doit faire pression au maximum sur le Gouvernement fédéral somalien de transition (TFG) et le Conseil des tribunaux islamiques de Somalie (CSIC) afin qu’ils reprennent les négociations sans conditions préalables », indique l’ICG dans un rapport publié lundi à Nairobi, la capitale du Kenya.

Il a averti que le maintien par les Etats-Unis de son projet de résolution pourrait encore compliquer la situation sécuritaire déjà précaire en Somalie et aggraver jusqu’à des niveaux dangereux ce qu’il a appelé « un conflit par procuration en pleine escalade » entre l’Ethiopie et l’Erythrée.

« La résolution de l’ONU va donner au CSIC une excuse pour se retirer complètement des négociations et va tuer tout espoir d’un cessez-le- feu négocié. La confrontation militaire étant la seule option qui va rester », souligne le rapport de l’ICG.

Eviter un repli du CSCI

« Au lieu de mettre la priorité sur la protection militaire du TFG contre les CSIC, la communauté internationale doit demander au CSIC de changer sa position sur chacun de ces points et de s’atteler à une solution négociée avec le TFG », ajoute-t-il.

Le rapport indique que la résolution proposée, qui a le soutien des membres africains du Conseil de sécurité, autorise le déploiement d’une force, ainsi que les pays contributeurs de troupes, à savoir l’Ethiopie, l’Ouganda et éventuellement le Kenya, entre autres.

L’ICG estime que le TFG et le CSIC doivent se réunir à Khartoum à la mi-décembre pour une troisième série de négociations de paix facilitées par la Ligue arabe.

L’International Crisis Group est systématiquement opposé au déploiement d’une force d’intervention régionale en Somalie, en particulier d’une force regroupant des pays de la Ligne de front dont l’Ethiopie, à moins d’avoir le consentement de toutes les parties belligérantes.

Il préconise également une application plus rigoureuse de l’embargo de l’ONU sur la vente d’armes à la Somalie.

Les CSIC, qui contrôlent la plus grande partie du sud de la Somalie ont déclaré, à plusieurs reprises, qu’ils lanceraient un « djihad » (une guerre sainte) contre d’éventuelles troupes étrangères déployées sur le territoire somalien, y compris les troupes éthiopiennes déjà présentent sur le terrain.

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