Retrait de Barkhane et Takuba du Mali : ce que disent Ouattara et… Oxfam


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Soldats français de l'Opération Barkhane
Force française Barkhane

Le retrait des forces françaises et européennes du Mali va créer un vide, a indiqué le Président ivoirien, Alassane Ouattara. Alors que Oxfam assimile ce retrait à un échec et alerte sur la mauvaise prise en charge du véritable problème lié au terrorisme.

Le retrait des forces françaises, Barkhane, et européennes, Takuba, est au centre de toutes les attentions, depuis son annonce officielle, faite ce jeudi 17 février, par le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron. Selon Assalama Dawalack Sidi, directrice régionale d’Oxfam pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, ce départ ne peut être qu’assimilé à un échec. Quant au chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, ce retrait va contraindre les armées de la région Ouest du continent à assumer leur position dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, évoquant un vide qui sera créé.

« Le départ de Barkhane et Takuba crée un vide. Nous serons obligés d’acheter des armes, d’avoir une plus grande professionnalisation mais c’est notre devoir aussi. Les armées nationales doivent régler les problèmes sur nos territoires nationaux et c’est cela notre philosophie… Les armées nationales doivent régler les problèmes sur nos territoires nationaux. C’est cela notre philosophie », a indiqué Alassane Ouattara, assurant que « nous prendrons toutes les mesures possibles, même si nous devons dépenser 2, 3 ou 4% du PIB sur les dépenses militaires. Nous le ferons pour notre protection parce que sans sécurité, nous n’aurons pas de développement ».

« Après presque dix ans d’opérations militaires, rien n’est vraiment réglé sur le terrain et une bonne partie du Sahel central continue de s’embraser : plus de 2,1 millions de personnes ont dû fuir les violences et 13 millions de personnes ont actuellement besoin d’aide humanitaire. Le redéploiement militaire annoncé aujourd’hui ne résoudra rien si des leçons ne sont pas tirées sur les raisons de cette débâcle », a déploré l’ONG Oxfam, dénonçant « l’inadaptation d’une approche avant tout déploiement militaire qui ne permet pas de s’attaquer aux causes profondes de la crise sahélienne », a, pour sa part, déploré l’ONG humanitaire Oxfam.

Dans son communiqué, Oxfam va plus loin, alertant que « tant et aussi longtemps qu’on laissera la tempête des inégalités souffler, celle-ci attisera les frustrations et le sentiment d’injustice des populations trop longtemps marginalisées et le Sahel brûlera ». L’ONG alerte que « près de dix ans après l’arrivée des premières troupes françaises au Sahel, il est plus que temps de changer d’approche. Ces dernières semaines ont souligné l’urgence d’écouter les revendications des populations, d’ouvrir des espaces de dialogue avec une gouvernance transparente et inclusive et répondre à leurs besoins de vivre dans la dignité et dans la paix ».

Barkhane et Takuba vont quitter le Mali pour se concentrer sur des pays comme le Niger, le Burkina Faso. Mais Oxfam met en garde. « Quant aux nouvelles stratégies de sécurité qui seront mises en place dans la région, celles-ci doivent faire de la protection des populations civiles une priorité absolue tout en garantissant l’accès humanitaire, conditions essentielles pour faciliter le retour à la paix », alerte l’ONG.

A lire : La France et ses alliés annoncent officiellement leur retrait du Mali

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