Retour des devises étrangères à Kinshasa


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Drapeau de la République Démocratique du Congo
Drapeau de la République Démocratique du Congo

Débordée par l’ampleur du marché noir, la banque centrale de l’ex-Zaïre libéralise les opérations commerciales en monnaie étrangère. Une mesure pour limiter la chute du franc congolais face aux monnaies fortes comme le dollar.

La banque centrale de la République Démocratique du Congo libéralise les opérations commerciales en monnaies étrangères sur son territoire. Cette décision, rendue publique le 28 février dernier par le directeur de la banque centrale, Jean-Claude Masengu, met ainsi un terme à la pénalisation sévère qui frappait les détenteurs de devises étrangères.

Seuls les loyers, les frais médicaux et de scolarité ainsi que les factures d’eau ou d’électricité, devront être payés en francs congolais.

Désormais la détention de devises est illimitée en ex-Zaïre, mais elle devra faire l’objet d’une déclaration pour des montants dépassant les 10 000 dollars.

Politique économique désastreuse

La décision de la banque centrale constitue une rupture avec la politique monétaire du défunt président Laurent Kabila, aux conséquences catastrophiques. Une mesure destinée (surtout) à rassurer les opérateurs économiques.

Depuis l’automne 1999, les hommes d’affaires sont en effet contraints de verser 500 000 dollars pour travailler sur le territoire. Cette taxe, combinée aux transactions obligatoires en francs congolais (FC), a eu pour effet de précipiter la chute de la devise nationale déjà gravement affectée par la guerre.

En janvier 2000, la banque centrale avait déjà procédé à une dépréciation de 50% de la monnaie nationale, puis de 61,7%, cinq mois plus tard. Pour limiter la pénurie alimentaire à Kinshasa, les autorités ont mis en place un réseau de  » cantines populaires  » proposant des produits de première nécessité à des prix parfois trois moins chers que la normale. Une initiative qui s’est révélée vaine, en raison du manque de stocks et de ce contexte d’inflation galopante.

La banque centrale espère ainsi réduire l’écart entre le taux de change officiel et officieux. Un rapprochement que Jean-Claude Masengu veut  » graduel « , en fonction de la disponibilité des devises sur le marché des changes et du pouvoir d’achat des populations.

En janvier dernier, le dollar américain s’échangeait à 145 FC au marché parallèle. Un écart du simple au triple avec le taux de change officiel qui maintient celui de 50 FC pour un dollar.

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