Reforestation : l’entreprise MORFO restaure la forêt en Afrique par drones


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Cedric Mba Allogo, Responsable Afrique de MORFO
Cedric Mba Allogo, Responsable Afrique de MORFO

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la forêt a perdu près de 100 millions d’hectares sur la planète en deux décennies. L’Afrique détient le triste record du taux de déforestation le plus élevé dans le monde (3,9 millions d’hectares par an).

Face à cette catastrophe, les initiatives se multiplient. Certaines visent à stopper la déforestation, tandis que d’autres cherchent à accélérer la reforestation. C’est le cas de l’entreprise MORFO, qui est actuellement présente au Gabon, en Guyane française et au Brésil et prépare de nouveaux projets au Ghana et en Côte d’Ivoire. Rencontre avec Cédric Mba Allogo, Responsable Afrique de MORFO.

Pouvez-vous nous présenter la technologie de reforestation de MORFO ?

MORFO réalise des projets de reforestation à grande échelle. Notre solution utilise des drones pour cartographier la zone, distribuer des graines et surveiller l’évolution de la forêt, ainsi que pour analyser et encapsuler les graines qui seront semées.
Mais la plantation n’est pas la seule compétence de notre entreprise. Nous travaillons sur toutes les étapes d’un projet : l’analyse de la zone, la sélection des espèces, la plantation et le suivi de la croissance. Nous voyons de nombreux avantages à maîtriser toutes les étapes d’un projet. La reforestation est plus simple, efficace et rapide. Surtout, nos clients ont un seul interlocuteur, qui maîtrise l’ensemble de la chaîne de reforestation.

La solution de reforestation MORFO propose un processus complet de restauration

Quels sont les avantages de la plantation par drone ? Et pourquoi avoir choisi cette technique ?

Les avantages d’utiliser un drone pour la reforestation sont la vitesse de semis, le nombre d’espèces dispersées contribuant à une plus grande biodiversité, ainsi que l’accès à des zones difficiles d’accès. Ces drones dispersent des capsules qui entourent les graines garantissent les nutriments nécessaires au développement de la plante, réduisant ainsi le temps de préparation du sol. En plus d’être plus rapide, la méthodologie unique réduit les coûts financiers.

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Le Professeur Robin Duponnois, Directeur de Recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), explique les bénéfices de la plantation par drone

Où se situent vos projets actuellement ?

Nous travaillons actuellement sur plusieurs projets, essentiellement en régions tropicales et subtropicales. Nous avons réalisé des plantations au Gabon, en Guyane française et au Brésil. Nous avons une très forte demande dans d’autres pays africains et allons débuter de nouveaux projets au Ghana et en Côte d’Ivoire.

Lire aussi : La restauration des forêts : un besoin urgent pour l’Afrique

Nous ouvrons progressivement de nouvelles régions car chaque écosystème a ses spécificités. Nous travaillons avec les acteurs locaux dans chacune de ces régions pour connaître le terrain, identifier les semences, les sélectionner… Par ailleurs, notre expérience et toutes les études montrent qu’un projet de reforestation augmente son taux de réussite s’il est parfaitement intégré dans l’écosystème local.

Nous devons aller vite car les chiffres de l’ONU montrent que seulement 8 millions d’hectares sur les 80 millions nécessaires, chaque année, pour atteindre les objectifs en termes de captation carbone, sont reboisés. Mais nous devons aussi le faire en conscience et en coordination avec les acteurs locaux.

Qui sont vos clients aujourd’hui ?

Nous travaillons pour l’ensemble des acteurs qui ont des besoins de reforestation sur de grands espaces. Il peut s’agir d’ONG, de gouvernements, d’entreprises privées comme les professionnels miniers, de propriétaires terriens…

Nous validons avec eux plusieurs éléments, à commencer par la réelle volonté de restauration de la biodiversité. Aujourd’hui, 90% des projets de reforestation sont basés sur des semences à faible diversité, 45% en mono-semence. En comparaison, nous plantons en moyenne 20 semences par projet. Nous voulons assurer cette biodiversité, car elle est nécessaire à la restauration d’un écosystème dans la durée. Si un acteur vient nous voir pour réaliser une plantation mono-culture, nous ne répondrons pas à son besoin car ce type de reforestation n’a pas de sens sur le long terme. Nous validons ensuite des caractéristiques de faisabilité du projet, comme la sécurité ou l’état des sols, puis nous passons à la phase active de reforestation.

Aujourd’hui, nous sommes en mesure de donner une réponse, en quelques jours, à un acteur qui souhaite reforester un terrain.

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