RDC, Répression sanglante de manifestations : des militaires traduits devant la justice


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Force Armée RDC
Les Forces Armées de la RDC

Le massacre du 30 août 2023 à Goma, dans la province du Nord-Kivu continue de susciter l’émoi en RDC. Ce mardi, six militaires arrêtés ont commencé leur comparution devant le tribunal militaire du Nord-Kivu.

Six militaires – deux officiers supérieurs et quatre soldats de deuxième classe – ont comparu, ce mardi, au palais de justice militaire au camp Katindo à Goma. Il s’agit du colonel Kalamba Mikombe Mike, du lieutenant-colonel Dem Bawili Mbolitini Donatien et des soldats Kabamba Kabula Idriss, Mwati Musembua, Mbaya Mbaya Fabrice et Amita Bangala Daniel.

De lourdes charges pèsent contre les prévenus

Les prévenus doivent répondre des chefs d’accusation de « crime contre l’humanité par meurtre, destruction méchante, incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline ». En cause, le carnage perpétré, le mercredi 30 août, dans le rang des membres d’une secte locale “Wazalendo” qui manifestaient à Goma contre la présence inefficace de la MONUSCO. Les militaires ont tué des dizaines de manifestants non armés et fait de nombreux blessés. Les chiffres officiels présentés par le gouvernement font état de 43 morts et 56 blessés dans le camp des manifestants, et d’un policier lynché par la foule.

Ce massacre, qui a suscité l’indignation dans le pays, a obligé les autorités à prendre des mesures fortes. Une commission interministérielle s’est rendue sur place à Goma pour « faire la lumière » sur les événements du 30 août et « dégager les responsabilités ».

Le gouverneur militaire rappelé à Kinshasa

Sur recommandation de la commission interministérielle, le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, Constant Ndima, a été rappelé, lundi, à Kinshasa officiellement pour « consultations ». Aux dernières nouvelles, il aurait été remplacé par le général Nduru Chaligonza qui vient d’être nommé, ce mardi 5 septembre, nouveau commandant des opérations dans la province du Nord-Kivu. Une mesure de suspension et de rappel à Kinshasa a aussi frappé deux officiers supérieurs de la Police nationale congolaise en poste dans le Nord-Kivu. Il s’agit de Bongo Wifema José et Luna Kimanga Martin dont la part dans le drame du 30 août reste à déterminer clairement.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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