RDC : Mami Kanku, « le nouveau Code Minier est une avancée importante! »


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L’adoption d’un nouveau Code minier constitue une date importante dans la modernisation des relations entre l’Etat RD congolais et les entreprises, souvent internationales, qui exploitent les ressources d’un des sous-sols les plus riches du monde. AFRIK.COM a recueilli sur cette avancée significative les éclaircissements de Mami Kanku Ntoto, une femme politique engagée depuis de nombreuses années dans l’arène de son pays. Propos recueillis à Kinshasa par Ali Bomaye.

AFRIK.COM : Un nouveau code minier a été récemment adopté en RDC, qui est en cours de promulgation. Que vont changer ses nouvelles dispositions ?

Mami Kanku : Beaucoup de choses ! Ainsi les nouvelles dispositions du code minier permettront :
1. A l’Etat Congolais : de booster l’économie du pays et par conséquent l’augmentation significative du budget national.
2. Au peuple congolais : de jouir des richesses de ses minières avec garantie de l’emploi et la sécurité sociale.
3. Pour les exploitants / Investisseurs miniers : ils demeurent des partenaires économiques liés à l’Etat congolais avec les mêmes contrats, sous des nouvelles bases avec une collaboration gagnant – gagnant.
4. Sur l’environnement : il y a désormais l’obligation d’assurer la protection et la restauration du milieu après l’exploitation minière.
Le nouveau Code minier constitue donc une avancée importante pour tous les Congolais !

AFRIK.COM : Ce nouveau code minier aura-t-il une incidence positive sur l’attractivité des investissements dans ce secteur en RDC ?

Mami Kanku : Bien sûr que oui, et ce pour 2 raisons : primo, parce que les intérêts des investissements miniers sont toujours garantis et sécurisés par l’Etat Congolais, et aussi, du fait que notre pays renferme une réserve et une capacité de production élevée de certains minerais stratégiques. C’est le cas du coltan, du cobalt… Certaines entreprises peuvent venir s’installer dans le pays afin fabriquer les produits finaux tels que les smartphones, les batteries, etc. Secundo, le Congo a un code des investissements très attractif et il reste ouvert dans ce domaine.

AFRIK.COM : Les nouvelles dispositions permettront-elles à l’Etat congolais de capter davantage de recettes ?

Mami Kanku : Je réponds par oui. En effet, il est vrai que la réforme de ce code permet à l’Etat d’accroître mathématiquement le taux des redevances minières. Cependant, dans la pratique cela dépend de plusieurs autres facteurs, entre autres : les coûts des produits miniers sur le marché mondial, le niveau de la mobilisation et de la traçabilité pour maximiser ces recettes.

AFRIK.COM : Comment pensez-vous qu’il faille utiliser le surplus escompté de revenus miniers afin d’accélérer le développement du pays ?

Mami Kanku : Dans tout Etat de droit tel que la RDC, les recettes et l’utilisation des revenus de l’Etat obéissent à la programmation contenue dans la loi de finances, à savoir : le budget de l’Etat, qui prévoit les dépenses suivant les priorités de la République. Les choix d’affectation des ressources sont donc politiques et transparents !

AFRIK.COM : Une réunion s’est tenue le 7 mars entre le Président Joseph Kabila et les dirigeants de grands groupes miniers présents dans le pays. Qu’en est-il ressorti ?

Mami Kanku : Le mercredi 7 mars 2018, en bon père de la nation congolaise, le Chef de l’Etat Joseph KABILA a accordé une longue séance de travail aux responsables et représentants des partenaires économiques de la RDC par rapport à leurs inquiétudes relativement au nouveau code minier en cours de promulgation.
Il ressort de cette audience que leurs préoccupations trouveront une réponse dans le Règlement Minier et autres mesures d’exécution du code. En effet une chose est de promulguer un Code, une autre chose est d’en mettre en pratique l’application. C’est dans le « Règlement » que les inquiétudes qui se sont çà et là exprimées trouveront leur réponse.

AFRIK.COM : Le secteur minier occupe une place très importante au sein de l’économie RD congolaise. Mais les autorités ne devraient-elles pas avoir pour priorité de favoriser la diversification du tissu économique en privilégiant notamment les secteurs les plus pourvoyeurs d’emplois ?

Mami Kanku : De par le monde, les secteurs pourvoyeurs d’emplois sont ceux qui émergent ou gravitent autour des richesses naturelles et atouts de chaque pays. En la matière, la RDC a ses cours d’eau, forêts et terres arables à rentabiliser au profit de son peuple. C’est le sens même de la démarche actuelle du Chef de l’Etat, par laquelle la RDC soutient la création des PME & PMI, la construction des micro-barrages et le projet Grand Inga qui vont, non seulement créer des milliers d’emplois pour les jeunes et femmes, mais aussi et surtout pour diversifier les sources de revenus, l’économie congolaise dans son ensemble et accroître le budget de la République, gages d’un Congo émergent à l’horizon 2030.

Par Ali Bomayé

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