RDC : Les combats se poursuivent malgré la demande de cessez-le-feu de Nkunda


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La province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, où a trouvé refuge l’ex-général Laurent Nkunda continue d’être en proie à des affrontements entre rebelles et armée régulière. Le chef rebelle appelait mercredi soir à un cessez-le-feu dont le ministre congolais de la Défense a pris acte ce jeudi.

Les combats ont repris ce jeudi matin dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, entre l’armée et les rebelles fidèles à Laurent Nkunda, l’ex-général congolais entré en dissidence en 2004. « Il y a (eu) des tirs ce matin à 2 ou 3 kilomètres de Mushake », une localité située à 30 km environ de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, selon le major Prem Tiwari, porte-parole militaire de la Mission des Nations unies en République Démocratique du Congo (Monuc) au Nord-Kivu, « Il semble que ce soient les Forces armées de RDC (FARDC) qui aient commencé à tirer », a-t-il précisé à l’AFP.

Désarmement contre cessez-le-feu

Laurent Nkunda affirmait pourtant, mercredi soir dans un entretien accordé à l’agence de presse française, qu’il était favorable au brassage, opération de démobilisation des combattants des groupes armés impliqués dans la guerre en RDC entre 1998 et 2003. A condition d’obtenir «d’abord un cessez-le-feu du gouvernement » qu’il s’est engagé à respecter. Il a ensuite déclaré que « la semaine dernière, 500 militaires du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple, mouvement crée en juillet 2006) étaient déjà préparés pour aller à Mushake ». « Le processus avait déjà commencé avec la Monuc la semaine dernière, mais les atrocités de ce week-end ont pris de l’ampleur dans le Masisi et il faut d’abord épargner la population avant d’arriver au brassage ».

Diemu Chikez, le ministre congolais de la Défense, a indiqué ce jeudi à l’AFP qu’il prenait acte de cet appel. « Depuis le début de cette affaire, les FARDC n’ont fait que riposter à des attaques de Nkunda. Il annonce la fin de la trêve lundi, puis mercredi soir, il veut un cessez-le-feu. (…) Nous attendons de voir cela se traduire sur le terrain. (…) Les FARDC ne sont pas dans une optique d’offensive. Leur chef d’état-major a donné à tous les combattants dissidents jusqu’au 15 octobre pour aller dans des camps de regroupement. Nous attendons que nos frères rejoignent les camps pour le brassage ».

Attentisme chez les autorités congolaises

Les combats entre les forces régulières et les rebelles de Laurent Nkunda ont repris le 6 septembre dernier en violation d’un accord de cessez-le-feu obtenu sous la pression de la Monuc. De nombreuses positions détenues par la rébellion sont passés aux mains des FARC depuis les violents affrontements qui ont lieu depuis ce week-end. D’après l’armée congolaise, les pertes sont estimées à une centaine de soldats dont 85 rebelles.

Le général déchu Laurent Nkunda, sous mandat d’arrêt international pour crimes de guerre depuis 2005, a pris le maquis après avoir refusé d’intégrer l’armée nationale réformée à la fin de la guerre civile. L’officier tutsi congolais du Rassemblement Congolais pour la Démocratie – Goma (RCD-Goma), mouvement qui bénéficie du soutien du Rwanda, s’est réfugié dans le Nord-Kivu où les affrontements entre l’armée régulière et les rebelles ont fait déjà quelque 500 000 déplacés auxquels il est de plus en plus difficile d’acheminer l’aide à cause des combats.

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