RDC : les affrontements se poursuivent entre groupes armés et forces congolaises


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Des heurts entre l’armée congolaise et le groupe armé Maï-Maï, mercredi matin à Béni près de Goma, ont causé la mort de 40 personnes, dont 8 soldats congolais. Il s’agissait pour les miliciens de libérer leurs frères d’armes. Le gouvernement congolais félicite la population qui a lynché ces derniers.

Quarante personnes ont trouvé la mort, mercredi matin à Beni, à 250 kilomètres au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu (à l’est de la RDC), dans les affrontements entre l’armée congolaise et le groupe armé Maï-Maï.

« Le bilan est de 32 morts du côté des Maï-Maï et de 8 morts dans les rangs des » Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), a déclaré au cours d’une conférence de presse M. Mende, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, rapporte Ouest-France.com.

L’objet du conflit ? Les miliciens ont pris d’assaut un local de l’armée congolaise afin de libérer leurs frères d’armes qui y étaient emprisonnés à la suite d’une expédition en règle dans un quartier de la ville, signale le colonel Richard Bisamaza. Qui signale en outre des échanges de tirs entre les deux parties ; expliquant ainsi le nombre de morts.

Grâce à l’intervention de la population, « plusieurs miliciens ont été lynchés par la foule, a précisé le ministre Mende. […] Sept miliciens, dont un « féticheur », ont été faits prisonniers », précise l’AFP. Et d’ajouter : « Le gouvernement félicite les bons citoyens […] qui ont prêté mains fortes aux forces de défense et de sécurité tout en déplorant les excès perpétrés par quelques-uns ».

Aucun accord entre Kinshasa et les groupes armés

Plusieurs groupes armés sévissent dans le Nord-Kivu. Hormis les miliciens du Maï-Maï, les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) posent également problème car ils ne reconnaissent pas le gouvernement de Kinshasa et revendiquent notamment l’administration de la province.

Un accord prévu du mardi 16 avril, qui devait être signé à Kampala, en Ouganda, entre les autorités congolaises et l’état-major M23 a capoté. Et pour cause, les divergences persistent entre les deux parties.

Et pour cause, les divergences persistent entre les deux parties. « Chacun des deux protagonistes a fait ses propositions d’accord. Elles sont aux antipodes l’une de l’autre. Le gouvernement propose une dissolution immédiate du M23. Le M23 voudrait au contraire conforter sa présence pendant cinq années, qui seraient consacrées à la lutte contre les autres groupes armés », avait indiqué RFI.

Les mutins du M23, ex-rebelles du Congrès national de défense du peuple (CNDP), affrontent depuis le mois de mai 2012 les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au Nord-Kivu. Un conflit meurtrier, dont le bilan reste encore à définir, qui a provoqué le déplacement d’au moins 500.000 congolais.

Les échecs répétés de désarmement des groupes armés, tels que le M23 et les Maï-Maï accroissent davantage le conflit au Nord-Kivu. L’ONU enverra d’ici un an une brigade d’intervention, de 3000 hommes et équipé de drones, pour lutter contre ces milices armés.

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