RDC : le chef rebelle « Morgan » tué lors d’une tentative d’évasion


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Le chef milicien congolais Paul Sadala, dit « Morgan », a été tué lundi alors qu’il tentait d’échapper aux FARDC. Il s’était rendu aux autorités samedi, en compagnie de 40 de ses hommes, dans le nord-est du pays.

Moins de trois jours après s’être rendu aux autorités, le chef milicien « Morgan » est mort. Paul Sadala, de son vrai nom, est un rebelle congolais et leader d’une centaine de combattants. Il a été tué ce lundi alors qu’il tentait d’échapper aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Samedi, il s’était lui-même rendu aux autorités en compagnies de 40 de ses hommes. Les circonstances de sa mort semblent donc très floues pour le moment.

« Il a voulu s’échapper, il y a eu un échange de tirs entre nos éléments des FARDC et sa bande. Morgan a été blessé aux deux jambes et il est décédé des suites de ses blessures », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée en province orientale, le lieutenant-colonel Jean-Claude Kifwa.

« Morgan voulait fuir et tirait dans tous les sens », explique-t-il, rajoutant que la fusillade a fait « sept morts côté assaillants, et deux blessés du côté des FARDC ». Deux civils auraient également été touchés par les tirs. Une « trentaine » des hommes de Morgan auraient par ailleurs été capturés suite aux affrontements.

Au terme de l’attaque, Morgan serait décédé « dans un hélicoptère de la Monusco qui devait l’évacuer pour des soins », selon le gouvernement de Kinshasa. Une version réfutée par la Monusco, qui assure que Morgan était déjà mort lorsque les FARDC l’ont amené au pied de l’appareil onusien.

Le chef rebelle s’était rendu samedi

Le chef milicien s’était rendu dans des circonstances peu claires aux FARDC samedi dans son village de Badengaido, proche de la frontière ougandaise. Morgan et ses hommes avaient alors pu conserver leurs armes, qui leur ont servi à attaquer les FARDC lundi. « C’était question de les rassurer, parce qu’ils posaient des préalables […] », explique le porte-parole militaire, « en fait c’était un piège, une simulation de sa part ».

Ce seigneur de guerre, à la tête d’une centaine de combattants, faisait partie de la nébuleuse Maï-Maï, sans avoir de revendication politique claire. Mais Morgan était avant tout connu pour être un trafiquant de minerais, de bois et s’être livré au braconnage.
Ainsi, en juin 2012, le chef milicien et ses hommes avaient tué dix gardes et quinze okapis, espèce endémique du nord-est congolais, dans le parc d’Epulu, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Selon le dernier rapport des experts des Nations unies sur la RDC publié en janvier, il serait par ailleurs responsable de nombreuses violations graves des droits de l’homme (viols, enlèvements, esclavage sexuel). Dernièrement Morgan s’était également « spécialisé » dans « l’attaque de mines d’or ». Une longévité dans le banditisme dans la région de l’Ituri, au nord-est, qui s’expliquerait, selon les experts de l’ONU, en raison des solides soutiens au sein du haut commandement militaire de la Province-Orientale dont le chef rebelle bénéficiait.

Suite à la victoire des FARDC sur le mouvement rebelle du M-23 en novembre, Kinshasa a appelé toutes les milices à déposer les armes sous peines d’être désarmées par la force. Le pays est en proie à des rivalités depuis la fin des années 1990, suite à la fin du règne de Mobutu.

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