RDC : l’inefficacité de l’administration publique est un obstacle au climat des affaires


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Félix Tshisekedi, Président de la RDC
Félix Tshisekedi, Président de la RDC

La lutte pour réduction de la pauvreté à l’échelle nationale est classée au premier rang des priorités du Président Félix Tshisekedi, qui en a fait le cheval de bataille de son programme gouvernemental. Mais il reste des étapes à franchir.

Depuis sa prise de fonctions en janvier 2019, Félix Tshisekedi a présenté de nombreuses initiatives exprimant les priorités de son programme d’action ambitieux articulé autour de ce grand objectif, celui de mettre l’homme au centre de ses préoccupations et qui se résume en deux mots : « le peuple d’abord ».

Pour trouver les moyens financiers nécessaires à la réalisation de cet objectif, le président Tshisekedi sillonne le monde entier à la recherche des investissements directs étrangers. Mais partout où il passe, on entend toujours le même refrain : avant d’investir il faut « améliorer le climat des affaires et créer un environnement favorable aux investissements privés » nécessaires à l’entrepreneuriat et au développement des petites et moyennes entreprises.

Tout dernièrement, le président Tshisekedi a annoncé, au cours du Conseil des ministres, la création d’une agence gouvernementale pour l’amélioration du climat des affaires, qui aura pour mission de « favoriser et rendre attractifs les investissements dans notre pays »

Il convient de souligner toutefois que le climat des affaires se détériore, entre autres, en raison du manque d’efficience et d’efficacité de l’administration publique et du système judiciaire, qui sont les deux instruments fondamentaux qui garantissent le bon fonctionnement de l’appareil d’État. Ceci dit, il est difficile d’attirer les investissements du secteur privé nécessaires à la réalisation des grands projets, dans un environnement marqué par la dégradation du climat des affaires.

En effet, le mauvais fonctionnement des services publics, le manque de transparence et de prestation de services de qualité, la corruption, la fraude fiscale et douanière, le trafic d’influence et autres pratiques illicites qui ont élu domicile au sein de l’administration publique congolaise, se traduisent par le manque de confiance du publique et en particulier des investisseurs à l’égard de l’administration publique. Et, cela nuit énormément aux efforts visant à mobiliser des ressources nécessaires à la mise en œuvre de politiques publiques initiées par le président de la République et son gouvernement, pour atteindre cet objectif de la réduction de la pauvreté.

On ne cessera jamais de le dire, la corruption est un obstacle majeur pour les entreprises en République démocratique du Congo. La lutte pour réduction de la pauvreté engagée par le président de la République fait appel, entre autres, au renforcement des systèmes de gouvernance, et plus particulièrement à une saine administration de la chose publique et à la reddition de comptes de tous les intervenants dans la gestion des finances publiques.

Nous continuons de penser que la réforme de l’administration publique est fondamentale et essentielle à la mise en œuvre et au succès des politiques publiques initiées par le président Félix Tshisekedi. Et, la RDC ne peut se doter d’un climat d’affaires des plus attrayants qui favorise l’investissement, la croissance économique et la création d’emplois, autrement qu’en procédant par la réforme de son administration publique, qui passent par la simplification des procédures administratives et le renforcement de l’État de droit.

D’importantes réformes doivent donc être mises en œuvre et sont primordiales pour améliorer le climat des affaires en RDC. Il est important que les autorités congolaises prennent conscience du fait que l’amélioration du climat des affaires est un long processus, non une action ponctuelle. Les politiques publiques et les comportements des pouvoirs publics et des dirigeants influent beaucoup sur le climat des affaires. Le défi important que doit relever le gouvernement congolais est d’établir les priorités en termes de réformes.

Toutefois, la fonction publique congolaise, dans sa configuration actuelle, ne permettra pas au gouvernement Ilunga Ilunkamba d’assurer les services appropriés aux citoyens, de gérer l’économie judicieusement, d’améliorer le climat des affaires et de promouvoir le développement du secteur privé créateur d’emplois.

Nous avons un plan général de restructuration de la fonction publique congolaise qui favorise la mise en œuvre de bonnes pratiques en matière d’administration publique et de politiques publiques, pour accroître l’efficacité et l’efficience, l’intégrité, la transparence, la responsabilité et l’imputabilité.

En tout état de cause, une administration publique plus efficace et efficiente, responsable et transparente, est un facteur clef du développement et de l’amélioration du climat des affaires qui profitera, non seulement aux opérateurs économiques qui seront plus enclins à de nouveaux investissements créateurs de richesses et d’emplois, mais également à l’Etat congolais qui aurait plus des moyens, en termes de taxes et impôts, pour développer les programmes sociaux pour sa population. Au finish, cela aura un effet positif dans la lutte engagée pour la réduction de la pauvreté.

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