Procès Thomas Sankara : Diakalia Démé plaide non coupable et cite Bernard Kaboré


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Thomas Sankara, ancien Président du Burkina Faso
Thomas Sankara, ancien Président du Burkina Faso

L’accusé Diakalia Démé ne se reconnaît pas le moindre rôle dans l’assassinat du Président Thomas Sankara et de ses douze compagnons, le jeudi 15 octobre 1987. C’est l’essentiel à retenir de son passage à la barre, ce lundi.

Comme son collègue Albert Pascal Sibidi Belemlilga de l’Escadron motocycliste commando (EMC) de Pô, l’adjudant-chef major Diakalia Démé ne se reconnaît pas dans l’accusation portée contre sa personne dans le cadre du procès de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara. Accusé comme son prédécesseur de complicité d’attentat à la sûreté de l’État, son récit des faits s’assimile en maints points à celui d’Albert Pascal Sibidi Belemlilga avec qui il était, selon sa version, au terrain de volley-ball, au moment où la fusillade a commencé.

Mais au sujet de celui qui leur avait donné l’ordre de se mettre en tenue de combat et de se rendre au camp CRS, Diakalia Démé avait auparavant déclaré au juge d’instruction ne pas se souvenir de son nom, se cachant derrière le fait que les événements se sont déroulés il y a très longtemps. Mais à la barre, ce lundi 15 novembre, il déclaré : « Maintenant, ça me revient peu à peu. C’est le sergent Bernard Kaboré qui nous a instruits ce jour », rejoignant son prédécesseur. L’accusé raconte que selon lui, l’équipe de militaires déployés au camp CRS avait pour mission de sécuriser la population.

Diakalia Démé a systématiquement nié ce qui lui était reproché. Il est même allé jusqu’à dire ne pas connaître ni n’avoir jamais entendu parler de Vincent Sigué, le chef de la sécurité de Thomas Sankara. L’audition de cet adjudant-chef major se poursuivra ce mardi 16 novembre 2021. Au sujet de l’accusé Tibo Ouédraogo qui aurait été victime d’un accident vasculaire cérébral, il ne serait pas en mesure de se prêter aux questions de la cour –jusqu’au 17 novembre–, à en croire Me Irène Victoria Nébié, même s’il était bien présent dans la salle d’audience, ce lundi.

Face à la requête de l’avocate, le président du tribunal répond : « Mais, il est dans la salle ! Et s’il est là, c’est qu’il y a du mieux et tant qu’il sera dans la salle, je vais l’appeler à son tour. (…). Vous êtes en mesure de justifier son absence par un document médical ».
Tibo Ouédraogo passera-t-il à la barre ce mardi ? La question n’a pas été tranchée hier lundi. A noter par ailleurs que le temps pris par l’interrogatoire des deux accusés du jour n’a pas permis au tribunal de commencer l’audition des témoins qui sont alors attendus à la barre, ce mardi.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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