Prison avec sursis pour les supérieurs du légionnaire mort à Djibouti


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La Cour d’assises de Paris a condamné ce jeudi à des peines allant de deux à quatre ans de prison avec sursis quatre anciens supérieurs d’un légionnaire mort lors d’un exercice à Djibouti en 2008.

Sept ans après la mort à Djibouti du légionnaire slovaque Joszef Tvarusko, la justice française a rendu son verdict. En effet, la Cour d’assise a condamné ce jeudi à des peines de deux à quatre ans de prison quatre anciens supérieurs du légionnaire mort d’un coup de chaleurs lors d’un exercice à Djibouti en 2008.

Les quatre légionnaires ont été reconnus « coupables de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commises en réunion ». Un crime pour lequel ils encouraient vingt ans de réclusion criminelle. Un lieutenant a été condamné à quatre ans de prison avec sursis, et les trois autres accusés : un ex-caporal roumain , un ex-sergent chilien et un ex caporal mexicain à deux ans de prison avec sursis. Le ministère public avait requis des peines de quatre à cinq ans avec sursis.

Durant les réquisitions, l’avocate générale, Maryvonne Caillibotte, avait estimé que l’encadrement était responsable de la mort du légionnaire, pour « l’avoir contraint à poursuivre un effort au prix de sa vie ». L’avocat du lieutenant, sans nier la responsabilité de son client, voyait des fautes partagées dans « l’ensemble de la chaîne de commandement. « C’est le colonel qui décide de faire l’exercice à ces heures de fortes chaleurs, c’est le capitaine qui décide de priver le lieutenant de son adjoint, et c’est le médecin qui déclare le légionnaire Talas apte » , a-t-il confié au quotidien le Parisien.

Le drame s’est produit le 5 mai 2008 lors de l’exercice Bour Ougoul, une manœuvre contre-terroriste qui consistait à rechercher et neutraliser un groupe ennemi sur quatre jours. La température atteint les 47°C alors que les légionnaires doivent progresser vers un pic rocheux. Le jeune Joszef Tvarusko est contraint à continuer par ses supérieurs qui lui assènent des coups en lui ordonnant de rester au soleil durant les pauses.

A la reprise, ses supérieurs décident de le priver d’eau, le Slovaque s’écroule sur un buisson dans la dernière ascension. Selon le juge d’instruction, il est mort non pas d’un coup de chaleur, mais à la suite du prolongement d’un effort disproportionné par rapport à ses capacités physiques.

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