Prise d’otages en Algérie : le bilan


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Les autorités algériennes ont prévenu. Le bilan de la prise d’otages de quatre jours sur le site gazier d’In Amenas risque de s’alourdir davantage après la découverte dimanche de vingt-cinq cadavres. Le Premier ministre algérien fera état cet après-midi d’un bilan officiel.

Le nombre d’occidentaux tués lors de la prise d’otages de quatre jours sur le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas, au sud-est de l’Algérie, s’est alourdi ce dimanche après la découverte de vingt-cinq corps. Le bilan a donc été « revu à la hausse », selon Mohammed Said, ministre algérien de la communication. Le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, doit annoncer lundi à 14H30 le nombre officiel de victimes. D’après notre partenaire algérien El Watan, une « trentaine de corps d’otages étrangers, algériens et de soldats de l’armée algérienne » ont été découverts sur le site. De son côté, le ministère de l’Intérieur a annoncé, avant la découverte des vingt-cinq cadavres, la mort samedi soir de 23 personnes, étrangers et Algériens, et de 32 terroristes tués par l’armée. D’après le ministre Mourad Medelci, « 685 employés algériens et 107 étrangers » ont réussi à s’échapper. Il a en outre estimé que l’assaut donné par les forces spéciales a permis d’éviter « une véritable catastrophe ». Parmi les otages confirmés morts figurent un Français, un Américain, deux Roumains, un résidant du Royaume-Uni, trois Britanniques plus trois autres probablement morts.

Les assaillants auraient été au nombre de 40, issus de pays musulmans et même européens, d’après les déclarations de Mokhtar BelMokhtar, le chef du groupe armé qui a planifié l’opération, dans une vidéo envoyée au site mauritanien Sahara Media. D’après le président colombien Juan Manuel Santos, un employé colombien de BP pourrait faire partie des otages tués. Cinq employés norvégiens sont toujours portés disparus. La Malaisie a indiqué être sans nouvelles de deux de ses ressortissants. Neuf ressortissants japonais auraient péri. Le Japon cherche toujours à confirmer la mort de dix Japonais. D’après l’hôpital d’In Amenas, douze des cadavres présent à la morgue sont des Japonais.

D’après un communiqué du groupe terroriste, le nombre élevé de morts est entièrement dû à l’armée contrairement à ce qu’affirme le gouvernement algérien. Ils auraient « proposé la négociation tout en demandant à ce que l’armée s’éloigne du lieu de la prise d’otages (…), mais les hélicoptères ont commencé à bombarder la zone ». « Le deuxième groupe est resté retranché dans l’usine d’où il a proposé la négociation contre la suspension immédiate de l’agression contre les musulmans du Mali et la libération de nos frères détenus par les croisés. Mais l’armée algérienne n’a pas répondu à ces revendications légitimes, préférant lancer l’assaut, ce qui a conduit à l’élimination des otages », indique le communiqué.

Des doutes planent sur la présence de complices à l’intérieur du site car les assaillants « connaissaient les chambres des expatriés et tous les détails sur le fonctionnement de la base », affirme Riad, un ex-otage algérien employé par le japonais JGC, cité par l’AFP. « Ils étaient bien renseignés », confirme Abdelkader, un employé du britannique BP.

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