Pourquoi l’ONU n’a toujours pas d’Envoyé spécial pour le Sahara ?


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Antonio Guterres, Secrétaire général de l'ONU
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres

La question du Sahara Occidental est très profonde, à tel point que chacun y va avec prudence. Alors que le poste est vacant depuis près de deux ans, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres n’est toujours pas en mesure de désigner un Envoyé spécial pour ce territoire d’Afrique du Nord, revendiqué à la fois par le Maroc et par la République arabe sahraouie démocratique (RASD), depuis 1976. La nouvelle proposition de nom a été récusée par le Polisario, soutenu par l’Algérie.

Malgré les efforts consentis par l’Organisation des Nations Unies (ONU), le conflit autour du Sahara Occidental est encore loin de trouver une solution durable. Depuis près de deux ans, suite à la démission de l’Allemand Horst Köhler, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres n’a toujours pas nommé un Envoyé spécial pour le Sahara Occidental. Le choix porté sur l’ancien ministre portugais des Affaires étrangères, Luís Amado, ne fait pas l’unanimité.

Selon des sources diplomatiques, le Secrétaire général de l’ONU a essuyé un nouveau revers dans sa quête d’un Envoyé spécial pour la gestion du conflit au Sahara Occidental, puisqu’il s’est vu opposé un refus catégorique du Polisario d’accepter un Portugais, rapporte l’AFP. « Ce n’est pas le premier candidat à être rejeté par l’une ou l’autre des parties. C’est le énième », a fait savoir au journal un diplomate ayant requis l’anonymat.

Il a aussi ajouté que plusieurs autres personnes approchées depuis deux ans « ont souvent aussi fait défaut après avoir demandé un délai de réflexion face à la gestion particulièrement difficile d’un conflit qui semble sans fin ». En revanche, les déclarations de Luís Amado, à l’époque où il était chef de la diplomatie portugaise, seraient à l’origine du refus du Polisario de l’accepter comme Envoyé spécial de l’ONU. Il est reproché au diplomate d’avoir affiché son soutien au Maroc, en 2017, alors qu’il était en visite officielle à Rabat.

Au-delà de tous ces faits, sa candidature, qui aurait été encouragée et validée par le Maroc, « était une assez bonne raison pour les Sahraouis de s’opposer à lui », explique un autre diplomate. Ce refus coïncide avec la persistance des États-Unis, qui continuent de mettre la pression sur l’ONU, afin que l’institution envoie, dans les meilleurs délais, un émissaire pour le Sahara Occidental. Dans tous les cas, une question se pose avec acuité : « Pourquoi l’ONU n’a toujours pas d’Envoyé spécial pour le Sahara ? »

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