Pourquoi autant d’acharnement sur la fortune publique au Cameroun 


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Paul Biya
Le Président du Cameroun, Paul Biya

Peut-on parler du présent sans évoquer le passé ? Ne peut-on pas aussi comparer deux saisons, deux époques, deux partis politiques, deux confessions religieuses ? Alors, pour une analyse fiable, il est impérieux de s’appuyer sur le passé, afin de projeter un avenir radieux. Tenez ! Qu’y a-t-il qu’autrefois, dans de nombreux pays du monde en général et au Cameroun en particulier, on n’a pas connu un si grand nombre de cas de distraction de fonds publics ? Est-ce que c’était par peur, par respect au chef de l’État ou par simple souci du bien-être de tous ?

Le constat fait de nos jours, est alarmant pour ne pas dire une calamité, car, c’est comme s’il y avait une course pour l’enrichissement à tout prix, et les voies utilisées sont presque les mêmes, puisqu’on parle de « détournement, blanchiment, surfacturation et corruption ». Et pour arrêter la saignée, le gouvernement camerounais a mis en place des institutions telles que : l’opération Epervier, le Tcs (Tribunal criminel spécial), la chambre des comptes, la Conac (Commission nationale anti-corruption du Cameroun), le Consupe (Contrôle supérieur de l’Etat), la Nif (Numéro d’identification fiscale),… toutes chargées de lutter contre la corruption et les détournements de fonds publics.

Fossé élargi entre les riches et les pauvres

Nous le déplorons pour constater que malgré l’existence de cette batterie de mesures, les pratiques vont grandissantes, entraînant d’énormes dégâts tels que le chômage, la faillite des entreprises, les agressions, les assassinats, les conditions de vie très difficiles et le fossé ne fait que s’élargir entre les riches (minoritaires) et les pauvres (majoritaires). N’est-ce pas là, une « bombe à retardement ? ».

Face à cette situation ahurissante, les questions fusent par-ci, par-là. Il y a entre autres questions :

  • Peux-tu aimer ton pays en posant de tels actes ?
  • Peux-tu être en paix lorsque tu causes du tort à tes semblables ?
  • Peux-tu avoir un sommeil doux, pendant que tu es entouré d’une forte quantité de billets de banque ?
  • Pourquoi et pour qui amasses-tu cet argent ?
  • Quelle visée ont-ils ?
  • Ces voleurs à « col blanc » savent-ils un seul instant que c’est de la sorcellerie en plein jour ?
  • Comment se sentent-ils, lorsque les plus malchanceux sont mis aux arrêts ?
  • Pour ceux qui sont dans les prisons, comment se sentent-ils à côté des voleurs de beignets ?
  • Quels messages renvoient-ils aux jeunes qui croupissent déjà dans la misère ?

Emprisonner quelqu’un et ne pas récupérer ses biens

« Ce qui m’écœure le plus est que tous ces prévaricateurs, censés être des modèles dans la société, intellectuels et hauts commis de l’Etat, ont pour unité de détournement le « Milliard ». Vous n’avez qu’à voir le cas des récents condamnés : ex-ministre de la Défense Edgard Alain Mebe Ngo’o : 23 milliards de FCFA, son épouse Bernadette Mebe Ngo’o (5 milliards de FCFA), le Colonel Elie Mboutou (16 milliards de FCFA), Maxime Mbangue, inspecteur du trésor (6 milliards de FCFA). Il m’intéresserait de savoir : Si toutes ces institutions chargées de lutter contre la corruption et les détournements de fonds publics caressaient ces ennemis de la nation dans le sens du poil, pourquoi arrêter les uns et laisser les autres ; pourquoi emprisonner quelqu’un et ne pas récupérer ses biens ? », déclare l’entrepreneur Louis Koumbe.

« Que ces ennemis de la nation sachent que personne ne viendra construire à leur place, le pays qu’ils sont en train de piller. Qui vivra, verra ! », a-t-il ajouté.

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