Plus de 700 clandestins marocains détenus en Libye


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Le nombre de candidats à l’émigration clandestine d’origine marocaine hébergés dans les centres d’accueil en Libye s’élève à 763 personnes, a-t-on appris de source officielle mardi à Rabat. La Libye, terre de transit vers l’Europe pour les clandestins, développe sa lutte contre l’émigration illégale et appelle tous les pays concernés à conjuguer leurs efforts.

Selon le ministre libyen de l’Intérieur, Saleh Rajab El Mismari, dont les propos sont cités par l’agence de presse marocaine MAP, des mesures sont en cours pour le rapatriement de ces clandestins, précisant que le traitement de cette question doit s’effectuer dans le cadre de la coopération entre les autorités compétentes des deux pays.

M. El Mismari, qui s’est entretenu avec l’ambassadeur du royaume alaouite à Tripoli, Mehdi Alaoui de la situation des Marocains établis en Libye, a précisé que 90 pour cent de ces candidats à l’émigration clandestine sont âgés de moins de 40 ans. A noter, par ailleurs, que le nombre de Marocains jugés ou poursuivis par des tribunaux libyens s’élève à 167, dont 19 femmes. Parmi ces personnes, quatre ont été condamnées à mort pour meurtre.

Le responsable libyen a, en outre, appelé à la dynamisation des accords sécuritaires conclus entre Rabat et Tripoli et à la tenue de réunions régulières pour examiner le dossier de l’émigration clandestine. La Commission de justice maroco-libyenne se réunira fin novembre prochain à Tripoli en marge de la haute Commission mixte bilatérale.

Renforcement de la lutte contre l’émigration clandestine

Les gardes-côtes et services sécuritaires libyens ont arrêté au cours des 27 derniers jours, 1.930 personnes de différentes nationalités candidates à l’immigration clandestine en Europe, via l’Italie, à partir des eaux territoriales libyennes, a annoncé un communiqué de la direction générale de la coopération auprès du comité populaire général libyen de la Sûreté publique.

Selon le communiqué, les services de sécurité libyens ont, au cours de la même période, rapatrié 3.768 autres candidats à l’immigration clandestine de différents pays africains arrêtés pour tentative de franchissement illégal de frontières libyennes vers l’Italie. Le communiqué précise que les opérations d’arrestation et de rapatriement s’inscrivent dans le cadre des efforts soutenus déployés par les services sécuritaires libyens pour éradiquer l’immigration clandestine.

Plus de 2 millions de clandestins en transit

La semaine dernière, le général Khouildi Hmidi, membre du commandement historique de la révolution libyenne, avait présidé une série de réunions consacrées à l’examen de ce phénomène qui affecte la Libye en sa double qualité de pays d’accueil et de transit. Selon des statistiques non officielles, plus de 2 millions de personnes de différentes nationalités africaines résidant en Libye de manière irrégulière attendent l’opportunité pour passer de l’autre côté de la Méditerranée. En plus de ces personnes, des réseaux de trafiquants travaillent à attirer les candidats à l’immigration clandestine à partir de leurs pays d’origine où ils sont regroupés, dans une première étape, dans des points déterminés de certaines villes à l’ouest de Tripoli non loin des côtes avant d’être transportés à bord de bateaux de fortune vers les rives italiennes.

La Libye, qui a, à plusieurs reprises, appelé à la nécessité de conjuguer les efforts de tous les pays concernés en vue de trouver une solution à ce phénomène qui pourrait avoir de graves conséquences sur la sécurité et la stabilité mondiales, notamment par le soutien des pays d’origine à créer des projets de développement pour fixer les candidats au départ dans leur pays, abritera les 22 et 23 novembre prochain une conférence ministérielle afro-européenne sur le dossier de l’immigration clandestine.

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