Ouganda : les attaques à l’acide prennent de l’ampleur


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L’acide est de plus en plus souvent utilisé en Ouganda pour agresser. Le nombre de victimes ne cessent d’augmenter. Défigurés, les survivants sont stigmatisés par la société.

En Ouganda, l’acide est devenue une arme de prédilection pour agresser, punir ou se venger. Darlison Kobusingye et son conjoint sont parmi les nombreuses victimes du produit. Ils ont été hospitalisés à l’hôpital de Mulago, à Kampala, au service des grands brûlés. Le couple a été aspergé d’acide dans sa boutique. Darlison Kobusingye pense que c’est l’ex-femme de son mari qui est l’auteure de l’agression. « Nous avions entendu parler de ces sortes d’attaque dans les journaux, mais nous n’avions jamais vécu quelque chose de ce genre dans notre village », rapporte l’AFP.

« Les survivants défigurés sont souvent stigmatisés par la société »

Le nombre d’attaques à l’acide a augmenté au mois de décembre, avec une quarantaine de cas recensés par les médias locaux. « Nous constatons une augmentation du nombre de victimes tous les ans lors des fêtes de fin d’année », a expliqué à l’AFP Robert Sentongo, chirurgien plastique à l’hôpital de Mulago. Pour Peter Atekyezera, professeur de sociologie à l’université Makerere de Kampala, l’ampleur que prend ce type d’agression serait due à la perte des valeurs traditionnelles et à l’urbanisation.

Prudence Komujinya, cofondatrice de la Fondation ougandaise des survivants de l’acide, l’accès à ce produit chimique disponible notamment dans les stations d’essence, doit être restreint. Selon elle, la police prend désormais plus au sérieux ce type d’agressions. Mais les efforts fournis pour limiter l’accessibilité à l’acide sont encore insuffisants.

Par ailleurs, les survivants deviennent des parias. Prudence Komujinya estime qu’il faut toute une vie pour se remettre de ce choc. « C’est vraiment difficile physiquement, socialement, économiquement et psychologiquement, car les survivants défigurés sont souvent stigmatisés par la société », souligne-t-elle.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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