Ouattara – Soro : un face à face décisif


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Vendredi 3 novembre 2017, à la demande de Guillaume Soro, Alassane Ouattara, le président de la République de Côte d’Ivoire et le président de l’Assemblée nationale se sont rencontrés alors que la tension reste importante dans le pays après les multiples rebellions militaires de ces derniers mois.

Qu’est ce que Guillaume Soro pouvait bien vouloir dire à Alassane Ouattara pour solliciter ainsi une audience en urgence dans un agenda contraint puisque le président ivoirien décolle ce samedi pour les États-Unis.

Cette demande de Soro est-elle en lien avec la récente visite mardi dernier de Ouattara à Henri Konan Bédié qui avait déclaré en juin dernier « Guillaume Soro est mon protégé… Il n’est pas intéressé par 2020, il me l’a dit ». Et pourtant la présidentielle est bien sur dans toutes les têtes.

Il fallait peut être aussi solder la question de la cache d’arme découverte par les mutins en mai dernier et qui leur avait permis de sauver leurs têtes. Les mutins ont toujours refusé de nommer la personne qui leur a révélé la cachette des armes, mais elle étaient sans doute dans une maison appartenant à Souleymane Kamarate Kone, mieux connu par son nom de guerre « Soul to Soul », le chef du protocole pour le président du parlement, Guillaume Soro dès lors présenté comme le sauveur des rebelles.

Selon RFI qui a de bonnes sources sur place, il semble que ce rendez-vous nocturne ait permis d’aller à l’essentiel « en parlant de décrispation et en répondant aux accusations de déstabilisation de l’Etat que ses détracteurs attribuent à Guillaume Soro » le tandem qui avait fait plier Laurent Gbagbo en avril 2011 semble avoir réussi à calmer ses divergences, en tous cas pour un temps.

Quel avenir pour Soro ?

Ancien chef de l’union d’étudiants influents à l’Université d’Abidjan et du mouvement rebelle des Forces nouvelles de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro fût Premier ministre de Laurent Gbagbo avant de rallier le camp Ouattara après sa victoire à l’élection présidentielle de 2010.

De cette première expérience à la tête du gouvernement, Guillaume Soro dit ne rien regretter. « Je ne suis pas homme à renier mes amitiés », affirmait-t-il en 2016. Mais il assume les violences et renvoie la responsabilité à un Gbagbo arc-bouté sur le pouvoir.

Soro est considéré comme l’un des principaux prétendants capable de succéder à Alassane Ouattara, qui ne pourra se représenter en 2020 après deux mandats. Mais il fait face à des rivalités au sein du parti du président et de la coalition au pouvoir.

Guillaume Soro n’a pas encore fait part de ses intentions pour l’avenir : « Quand on me dit que je suis impatient, je suis choqué« , explique-t-il « Entre Emmanuel Macron, qui est président de la France à l’âge de 39 ans, et moi-même, qui a 45 ans et pas encore président, qui est impatient ? J’ai commencé mon engagement politique et syndical en 1991. « 

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