Otages au Mali : l’inquiétude des proches de Philippe Verdon


Lecture 3 min.
arton29677

Les autorités françaises n’ont pas encore confirmé la mort de Philippe Verdon. Selon l’agence de presse mauritanienne (ANI), l’otage français enlevé au Mali le 24 novembre 2011 aurait été « décapité le 10 mars en réponse à l’intervention de la France dans le nord du Mali », lui aurait annoncé un porte-parole d’Aqmi. Le père de Philippe Verdon, très inquiet, ne se fait « aucune illusion ».

« Je ne me fais aucune illusion, mais j’attends confirmation ». L’inquiétude grandit au sujet de la mort annoncée de Philippe Verdon, l’otage français détenu au Mali depuis le 24 novembre 2011 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Al-Qairawani, présenté comme le porte-parole d’Aqmi aurait annoncé l’exécution de l’otage français qui aurait été « décapité le 10 mars en réponse à l’intervention de la France dans le nord du Mali ». C’est en tout cas ce que révèle l’agence de presse mauritanienne (ANI) qui affirme avoir reçu mardi soir un appel du responsable d’Aqmi.

Une information en cours de vérification qui inquiète la famille de Philippe Verdon. « Je suis très affecté, très fatigué. Je ne me fais aucune illusion, mais j’attends confirmation (de sa mort). Je ne suis vraiment pas en état de m’exprimer », a déclaré Jean-Pierre Verdon dans un communiqué lu par sa femme devant la presse devant leur domicile près du village de Montferrand-du-Périgord (en Dordogne). Et d’ajouter : « Pendant ces derniers 16 mois, où notre espoir restait fort, vous nous avez aidés a porter notre parole, qui se voulait un appel permanent à la mobilisation de l’État en faveur de nos otages […] Aujourd’hui je suis trop éprouvé pour m’exprimer et faire un commentaire, d’autant que depuis l’appel du quai d’Orsay cette nuit à 01h, je suis toujours dans l’attente d’une confirmation ».

« C’est atroce, c’est horrible » : même son de cloche du côté de Diane Lazarevic, la fille de Serge Lazarevic, le second otage français enlevé en compagnie de Philippe Verdon le 24 novembre 2011. « Je pense à toute la famille Verdon pour qui c’est atroce, c’est horrible », a-t-elle confié à la chaine d’information en continu LCI. « La mission Serval ne sert absolument pas à la liberté des otages mais à lutter contre le terrorisme donc bien sûr que les otages maintenant passent au second plan », a-t-elle pointé du doigt. Avant d’appeler Paris à négocier avec Aqmi : « La France sait ce qu’elle a à faire et si à un moment il y a une opportunité de négociation, je suis persuadée que la France négociera […] Ce sont les seuls (les autorités françaises) qui peuvent parvenir à une libération, je peux demander ça à personne d’autre ». Selon le Quai d’Orsay, son père « n’est pas concerné » par cette éventuelle exécution.

« Forte probabilité »

Jusqu’à présent, les autorités françaises n’ont pas encore confirmé ou infirmé l’exécution de Philippe Verdon. L’information est toujours en cours de vérification au ministère français des Affaires étrangères.

« Nous sommes en train de vérifier les informations sur la réalité de ces faits », a souligné Najat Vallaud-Belkacem lors du compte rendu du conseil des ministres. « On n’a pas de confirmation à apporter à la fois sur l’information de ce décès et sur les raisons, les circonstances », assure-t-on dans l’entourage du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, rapporte LeMonde.fr.

Même si l’exécution de l’otage français n’est pas confirmée par le Quai d’Orsay, « Une source du ministère des affaires étrangères a indiqué au Monde, en milieu de matinée mercredi, qu’il y avait une « forte probabilité » pour que cette information soit exacte ».

Au total, 15 otages français sont détenus dans le Monde entier, dont 7 ressortissants retenus contre leur gré en Afrique. Malgré les demandes répétées de leurs familles, la France refuse de négocier avec les ravisseurs.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News