Orchestra Baobab : une musique sans âge et sans frontières


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Orchestra Baobab
Orchestra Baobab

Le groupe Orchestra Baobab n’a rien à envier aux jeunes artistes africains. Les sexagénaires sénégalais, en concert jeudi soir au Cabaret sauvage, à Paris, comptent bien enflammer la scène. De la rumba congolaise aux rythmes afro-cubains, leurs compositions sont un hymne à l’Afrique et aux styles musicaux étrangers. Un groupe à découvrir ou à (re)découvrir.

Les artistes sénégalais d’Orchestra Baobab ont « un je ne sais quoi de cubains ». Ils ressemblent à ces musiciens qui, plantés devant les cafés des quartiers de La Havane, jouent jusqu’à l’aube dans les émanations de fumée. Cette ambiance, on la retrouve dans la plupart des morceaux du groupe pour peu que l’on ferme les yeux et qu’on se laisse guider. Leur musique distille avec raffinement les sons afro-cubains, la rumba congolaise, le calypso et les chansons de leur pays : le Sénégal. Après avoir enflammé la scène du très sélect « Baobab » à Dakar dans les années 70, les sexagénaires sénégalais ont fait leur grand retour en 2002 avec l’album Specialist in All Styles. Un opus salué par la critique tout comme leur petit dernier Made in Dakar, sorti en 2007. Malgré les années, le groupe n’a pas pris une ride. Leurs compositions révèlent un style unique aux influences multiples qui s’écoutent quelque soit l’âge et quelque soit l’origine. Interview de Barthélémy Attisso, guitariste et leader d’Orchestra Baobab.

Afrik. com : Comment décririez-vous le style d’Orchestra Baobab ?

Barthélémy Attisso : Notre style est difficile à qualifier. Notre orchestre marie tous les styles : afro-cubains, asiatiques, américains… Quand on était au célèbre club « Baobab » de Dakar, en 1970, il y avait beaucoup d’étrangers. Il fallait les satisfaire. Les patrons ont donc décidé d’engager des musiciens qui pouvaient jouer tous les styles musicaux. Ils nous ont donné des instruments et on a commencé à jouer : du calypso, du jazz, de la rumba. A cette époque, la culture était très valorisée avec Senghor. Le président sénégalais prônait « l’environnement et l’ouverture ». On a essayé de traduire son message en musique.

Cela fait 40 ans que votre groupe existe. Quel est le secret de votre longévité ?

Premièrement, on a eu de la chance et, deuxièmement, on a beaucoup travaillé. Même si pendant un certain temps, nos chemins se sont séparés, notre musique était diffusée à cause de la piraterie. En 2001, on a rencontré le célèbre producteur Nick Gold (producteur d’Ali Farka Touré et du Buena Vista Social Club, ndlr) qui a cru en nous. Il nous a dit que nos œuvres ne devaient pas disparaître. Et l’aventure a commencé !

Parlez-nous de vos retrouvailles ?

En 2002, on a passé un test pour savoir si on était endormis ou si on était réveillés après toutes ces années… (rires). Notre producteur nous a organisé un concert à Londres, ce qui nous a valu des critiques positives. Après ça, on a fait notre premier album, un grand moment pour nous tous.

Comment vivez-vous votre succès ?

Nous vivons notre succès avec beaucoup de bonheur. Quand on a commencé, on n’avait pas de producteurs, on ne pouvait pas tourner. Maintenant c’est différent, on peut aller à la rencontre de notre public et ça c’est vraiment bien.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes artistes africains qui se lancent ?

Je leur dirais qu’il faut travailler, être valable, avoir du talent et un petit peu de chance…

Si je vous donnais le choix entre un album de salsa et un album d’un chanteur sénégalais que vous aimez. Lequel prendriez-vous ?

On est pour le métissage, alors je prendrais les deux !

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