Offensive meurtrière contre les éléphants au Cameroun


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Des groupes armés originaires du Tchad et du Soudan ont écumé ces dernières semaines le nord du Cameroun. Armée de kalachnikovs, les braconniers passent la frontière du pays en bandes armées, avant de se séparer en plusieurs groupes à l’approche de leur lieu de chasse. 200 éléphants auraient été abattus dans la région de Bouba N’Djida depuis la mi-janvier.

Cette année, le massacre des éléphants a pris une ampleur sans précédent. Après avoir ratissé le Tchad et la Centrafrique, les éléphants du Cameroun risquent maintenant de disparaître selon certains spécialistes. Des bandes armées se déplaçant à cheval, parfois accompagnées d’un chameau, les chassent à l’arme lourde.

Un commerce lucratif

Depuis des années, les braconniers pénètrent en toute impunité dans la région durant la saison sèche. Ils viennent chercher de l’ivoire dont ils font un commerce très lucratif, notamment avec la Chine. « L’ivoire est sorti de l’Afrique de l’Ouest et du Centre vers les marchés asiatiques et européens. Les bénéfices de ce trafic servent à l’achat d’armes pour des conflits régionaux, particulièrement au Soudan et en République centrafricaine », selon le Fonds pour le bien-être animal cité par la Presse Canadienne. Il peut aussi servir à financer certaines mafias locales.

Les populations locales sont largement indifférentes au sort de ces éléphants, le braconnage étant perçu comme un problème occidental. En effet, les pachydermes sont la cause de dégâts sur les récoltes et leur viande est ensuite donnée à ces populations par les braconniers, avec lesquels la cohabitation s’effectue plutôt bien.

Les autorités indifférentes

Les chasseurs sont d’autant plus encouragés à revenir que les autorités camerounaises font preuve d’une indifférence presque totale. « Dans toute l’Afrique centrale, nos efforts sont anéantis parce que la loi n’est pas appliquée. Les braconniers ne sont jamais condamnés, alors ils reviennent. Au Cameroun, le problème est pourtant devenu un enjeu de sécurité nationale », selon Bas Huijbregts, chargé de la gestion des projets régionaux de conservation au WWF, rapporte Le Monde.

« Le braconnage est un problème transfrontalier. Il faut arrêter de penser qu’on le réglera en chassant le petit trafiquant. Le crime organisé n’est pas dans la brousse, mais dans les villes » explique Ofir Drori, directeur de LAGA, organisation qui se bat contre le trafic international de la faune sauvage. Il est de plus en plus difficile d’empêcher les populations locales, en proie à une grande pauvreté, de participer à ce commerce lucratif.

Le commerce international de l’ivoire est interdit depuis 1989. Entre 1.000 et 5.000 éléphants vivent au Cameroun, selon les chiffres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) datant de 2007.

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