Cameroun : l’introduction et le déploiement de vaccins antipaludiques en Afrique au centre des débats à Douala


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Le Dr Phanuel Habimana et les autorités
Le Dr Phanuel Habimana et les autorités

Le Dr Phanuel Habimana, représentant résident de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) à Yaoundé, a organisé du 3 au 6 avril 2024, à Douala, un atelier portant sur l’accélération de l’introduction et du déploiement de vaccins contre le paludisme en Afrique. D’où la présence à cette grande rencontre des sommités de la médecine, venues d’Afrique (Bénin, Burkina Faso, République Démocratique du Congo, Sierra Leone, Ghana, Cameroun,…), de l’Europe, de l’Amérique et de l’Asie.

Pendant quatre jours, ces professionnels de la santé avaient procédé au partage d’expériences et avaient également exploré toutes les pistes possibles, qui facilitent l’acceptation par les populations camerounaises, des vaccins antipaludiques, de la communication concernant le vaccin, leur conservation, leur inoculation.

Photo de famille
Photo de famille

Pour le Dr Phanuel Habimana, « Le paludisme est une maladie qui a un poids lourd dans nos communautés. Au niveau mondial, nous parlons de plus de 200000 millions de cas, et plus de 600000 décès. Le Cameroun appartient à une liste de 11 pays, tous en Afrique, qui concentrent 70% de la mortalité mondiale contre le paludisme. Et donc, l’introduction de ce vaccin (le RTS,S) contre le paludisme, qui a été pré qualifié par l’Oms, et le Cameroun a été le 1er à initier la vaccination en janvier 2024. Et donc, d’autres pays souhaitent apprendre comment le Cameroun s’organise en terme de planification, en terme de révision des outils, en terme de la communication, mais surtout, comment rassurer les populations ».

Efficacité de la vaccination

« Le Cameroun bénéficie d’une longue expérience des pays qui ont introduit ce vaccin depuis 2019. On a vu l’efficacité de la vaccination à travers le nombre très réduit de décès », avait-il conclu. Selon Manaouda Malachie, le ministre camerounais de la Santé publique, « Le paludisme est une maladie qui peut être évitée et guérie. Notre objectif est de pouvoir mettre ce vaccin (le RTS,S) à la disposition de tous les enfants dans toutes nos 10 régions ».

« Par négligence, j’ai perdu un enfant à cause du paludisme. Les agents de la vaccination sont passés à la maison un samedi matin. Mon fils Eric qui était mort, n’étant pas à la maison, ses frères et sœurs, puisque j’en avais sept, avaient été vaccinés contre le paludisme. Le lundi matin, tous sont allés à l’école. De retour des classes, Eric, qui n’avait reçu aucune dose de vaccin, n’avait pas mangé, car, il disait en grelottant: « Maman, j’ai le palu ». Et n’ayant pas assez d’argent et habitant dans une zone marécageuse, je lui avais acheté quelques comprimés de paracétamol. Il les avait avalés. Malheureusement, aux environs de 2 heures du matin, il avait lancé un cri, lequel nous avait tous réveillés. Voulant l’emmener à l’hôpital, mon beau chou, avait rendu l’âme », déclare la ménagère Cathérine.

« Depuis ce jour, je ne badine plus avec la vaccination, surtout lorsque le communiqué vient du ministère de la Santé publique », ajoute-t-elle.

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